Torpille
Intro déjà, boom, prends ça pour commencer... Ensuite, une entame où quelques hommes commencent à dangereusement graviter autour d'un écran 60's censé hyper sophistiqué, les yeux carrément rivés...
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le 6 janv. 2011
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Suite à une erreur technique, un groupe de six bombardiers américains reçoit l’ordre d’aller bombarder Moscou, or cet ordre ne peut être annulé qu’au bout de cinq minutes…
Dès lors, le président américain appelle le Kremlin pour tenter d’éviter le pire…
Si pour son huitième film, adaptation d'un roman d'Eugene Burdick et Harvey Wheeler, l’idée de départ rappelle fortement Docteur Folamour de Stanley Kubrick, Sidney Lumet s’en éloigne fortement, évinçant notamment tout humour.
Mais s’il sacrifie l’aspect comédie, c’est pour nous livrer un film puissant, réaliste, très sombre et terrifiant. En plus de dénoncer et de mettre en image les inquiétudes de son époque (l’arme nucléaire, la guerre froide, les relations entre la maison blanche et le Kremlin, non sans rappeler l’affaire des missiles de Cuba) et de rendre ses propos encore puissant aujourd’hui, il s’attaque aussi à l’influence grandissante des machines et de leurs utilisations dans le monde d’après-guerre ainsi que la nature humaine dans ce qu’il y a de pire, à l’image des dialogues de cette première scène suivant le cauchemar initial, avec le professeur ou encore ceux sur les communistes.
Sa mise en scène est nerveuse et efficace, il instaure un climat de plus en plus intense et maintient le suspense de bout en bout, notamment grâce à un scénario très bien ficelé et écrit, à l’image des dialogues et notamment des affrontements verbaux captivant et intense ainsi que la galerie de personnages qu’il met en scène. La tension se fait de plus en plus forte au fur et à mesure que le récit avance. Le traitement est toujours réaliste, il ne tombe pas dans le sentimentalisme niais et bien au contraire propose un traitement dur.
Comme souvent chez Lumet, la direction d’acteurs est irréprochable et ces derniers le lui rendent bien. Henry Fonda se donne à fond dans son rôle, lui qui était partisan de Kennedy qui sera assassiné peu de temps après la fin du tournage. Les seconds rôles tels que l’inquiétant Walter Matthau et Dan O’Jerlihy sont impeccables.
Réaliste, effrayant, sombre et intelligent, Point Limite permet à Lumet de proposer un point de départ inédit et effrayant pour en faire une oeuvre totalement tendue et remarquable de bout en bout, servie par de grands comédiens et une implacable maîtrise de la mise en scène, jusqu'à nous faire froid dans le dos.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes The Horror... The Horror... : La guerre au cinéma, Plongée dans les polars américains et Les meilleurs films sur la guerre froide
Créée
le 4 juin 2014
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