Long is the road

Yyyyyeeeaaah !!!

Le jour est là et cogne déjà dur pour vous les lève-tôt ! Comme d'habitude, vous écoutez Suuuper Souuuul, sur la meilleure des radios de tout le far west : radiiio KOW ! Ka - Oh - Double Youuuu...

... Oui, j'ai oublié de vous le dire, j'ai décidé de renommer notre radio ce matin en hommage à un pur héros dont je vais vous raconter l'odyssée avant que vous ne partiez taffer.

Ecoutez bien mon histoire, celle certainement du dernier des héros solitaires... Un Soul Pilot qui enflamme le ruban de goudron qui défile sous les roues de sa Dodge Challenger 70. Il est parti de Denver hier dans la soirée, et état après état, il a mis en alerte la police de tous les comtés qu'il a traversés à fond les ballons sans se retourner. Personne jusqu'ici n'a réussi à l'arrêter, surtout pas ces saletés de flics qui ont essayé de lui couper les ailes. Pas même cette Jaguar conduite par une tête brûlée qui a cru pouvoir rivaliser avec Kowalski, notre Soul Hero. Oui, Kowalski, la tignasse frisée en bataille, écrasé sous le soleil du Nevada, celui qui rend l'asphalte brûlant et qui brouille l'horizon.

Au début, je ne savais rien de lui, de son passé, de ce qui l'animait. Il s'est dessiné en brefs flashbacks, cassant le rythme de courses-poursuites incroyables et immersives sur la route, dans les bas-côtés, en hors-piste. Les manoeuvres sont dangereuses et sans retour, toujours effectuées à une vitesse défiant l'imagination. Personne ne le rattrapera, Kowalski. Car Kowalski, c'est pour sûr le dernier héros dans lequel l'Amérique des seventies se reconnaît encore, même si elle se brise déjà.

GO Kowalski ! Jusqu'au bout ! Run au son des meilleurs tubes de radio KOW, au son des plus belles influences 70's. Jusqu'au bout de ta route à sens unique. Derrière ton pare choc, le bitume disparaît sous la poussière et le rugissement de ta superbe muscle car. Sois sûr que tout le monde, au bord de la piste, suit ta course éperdue.

Kowalski, je suis sûr que tu écoutes Super Soul. J'ai un message pour toi. Certainement que tu prendras comme un sacré pied de nez le fait que ce soit un aveugle qui essaie de te guider. C'est savoureux, non ?

Je me demande comment tu fais pour tenir le choc, l'ami. Du speed, des amphét' sans doute ? Je me demande aussi comment tu dessoûles de l'ivresse de la vitesse que te procure ta Challenger surgonflée. Je me demande pourquoi tu fais cela. Ce qui t'anime. Mais j'oublie que ce que tu as traversé, ce sont les blessures d'une Amérique meurtrie, qui a meurtri en retour ses enfants.

Tu dois être dans le désert, maintenant, Kowalski. Vu que tout le monde t'aime bien et prend fait et cause pour tes exploits, mon héros y a certainement déjà rencontré les laissés pour compte dont regorgent des USA qui n'ont plus grand chose de United.

Ils ont tous croisé une étoile filante dans des haltes qui, si elles font sans doute baisser la moyenne horaire, donnent du corps au récit et tendent à l'Amérique un miroir déformant de sa beauté fanée et de sa maladie qui la tord déjà de douleur. Kowalski, mec, tu es de cette liberté que l'on entrave perpétuellement, en vain. Tu prends des chemins de traverse, toujours en direction d'un horizon qui se perd. Tu es le dernier symbole d'un certain spirit, d'une certaine image du soul hero américain, cette silhouette qui disparaît inéluctablement dans le lointain.

Le far west et son esprit se meurent, Kowalski, sous les yeux de ceux qui suivent ta chevauchée et te soutiennent. Ont-ils compris, au fond d'eux-même, que tu es sans doute le dernier ?

Super Soul, au micro de radio Behind_the_Mask.