c'est l'histoire d'un tueur à gage, non, deux, en fait, trois... et d'une nana aussi
Autant être honnête dès le départ, Point of No Return est de ces entreprises quelques peu grossières qui ne font pas état de détails et qui n’a pas peur, par moment d’un certain ridicule. Elle est de ces actioners plus que classiques qui se nourrissent d’œuvres déjà existantes et plus conséquentes. Ici, Jacky Cheung pourrait être un Chow Yun-Fat en mode flingues aux poings, et le débutant Patrick Tam une espèce de nouveau Leslie Cheung (notons que c’est son premier rôle au cinéma) mais malheureusement sans l’aura de ce dernier. Kenneth Tsang joue « l’ancien » comme cela a pu lui arriver dans sa carrière, celui qui traine un sombre passif. Quant à Joey Wong, elle serait elle-même, le personnage féminin de circonstances s’amourachant de notre héros qui s’interpellera à cette occasion sur son existence et ses motivations. Enfin de façon plus que sommaire dans le film qui nous intéresse ici. Oui, Point of No Return est de ces mêmes séries B qui savent offrir quelques moments instinctifs, plongeant le spectateur dans sa brutalité sanglante (les contrats) mais aussi des moments décalés (l’habitation truffée d’explosifs ou le lancer de vinyle, entre autre) à l’image de certains de ses personnages (voir le couple culturiste que forment Ken Lo et Lin Gwai-Yuet). Guy Lai livre également des instants plus poseurs lorgnant dans le mélo (les discutions entre les deux tueurs et leur mentor, ah, cette fameuse scène de pêche nocturne…). La résultante, c’est un film ni bon, ni mauvais. Un film qui a ses défauts mais des idées aussi, comme de voir Dee alias Eagle reproduire un rituel comme symbolique d’un « autre lui » avant d’exécuter ses contrats, rituel que reproduira KK, comme s’il était cet élève que Dee avait été par la passé lorsqu’il apprenait le métier sous la houlette d’Oncle Min. Trois générations (ou presque) de tueurs à gages qui trouveront comme point d’orgue un final avec cette HK touch, entendez par-là une fusillade à la situation désespérée au sein d’une demeure avec quelques coups de poings et pieds portés.
Finalement, Point of No Return se laisse suivre. On passera sur une mise en scène qui n’est pas toujours inspirée, comme les interprétations et cette histoire rejouée à l’infinie. Et l’on préfèrera s’arrêter, comme souvent avec ces productions sur ces soubresauts « autres ».
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