Si j’ai déjà vu des films de merde où j’arrive à en rire sans problème, il y en a qui font plus mal que d’autres. Ici on touche à quelque chose qui fait partie de mon enfance, avec laquelle j’ai grandi et que j’apprécie toujours. Et c’est malheureusement une catastrophe comme le montraient déjà explicitement les bandes-annonces il y a quelques années.
Les Pokémon sont tout simplement ratés, malgré quelques-uns qui ont réussis à s’en sortir sans trop souffrir, comme Bulbizarre ou Spododo (en même temps difficile de le rater celui-là). Mais à côté il y a par exemple Excelangue et difficile de faire le pas sur ce point, surtout quand les animaux en question sont le sujet du film. Autre gros problème : j’ai eu à la fois le sentiment de trop et de pas assez les concernant. De trop parce que sur beaucoup de plans il y en avait plein de différents qui n’étaient là que pour dire qu’ils existent, et pourquoi pas aussi donner envie d’acheter le Blu-Ray et de faire pause toutes les cinq secondes pour noter tous ceux qui apparaissent. Pas assez, parce que finalement je suis ressorti sur ma faim. Il y en a que très peu qui servent véritablement à quelque chose, sur quand même un peu plus de huit cents monstres au moment de la sortie du film…
Mais quand même, mention spéciale à Mewtwo qui est gentil sans raison et qui n’a strictement pas le moindre développement psychologique. Il est gentil et c’est tout. Quand je pense que dans le tout premier film de Pokémon il avait au moins le droit à une ambivalence psychologique ! Lui qui avait à la fois un sentiment de supériorité de par sa force dépassant celle de tous les Pokémon connus jusqu’alors, et en même temps un énorme sentiment d’infériorité car il ne se voyait que comme un clone, une simple copie créée par les humains… La différence est flagrante ! Résultat, dans ce film, nous avons un Mewtwo qui n’existe que par pur fan-service, et dont l’utilité se limite à… être capable de transférer l’âme des humains dans les Pokémon, chose qui n’existe même pas dans le jeu ! En plus ça n’a aucun sens, ce concept d’évoluer les humains en les transférant dans des Pokémon… Ah si, il sert aussi à produire la fameuse fumée qui permet de rendre vé-ner les Pokémon, chose qui n’a toujours aucun rapport avec Mewtwo. Mais bref, à partir de là ça aurait pu être n’importe quel autre monstre que ça n’aurait rien changé, mais Mewtwo fait certainement plus vendre alors qu’est-ce qu’on s’en fiche ?
Autre point atroce : le jeu d’acteur. Si les personnages sont tous totalement clichés et ne valent rien, et notamment le Pikachu insupportable qui ne ferme jamais sa gueule avec ses blagues nulles, c’est bien le jeu de Justice Smith qui est tout simplement mauvais. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu quelqu’un jouer aussi mal, et couplé à un personnage cliché à l’extrême le résultat est plus bas que terre.
Visuellement le film est plat, les Pokémon dégueulasses comme dit précédemment, et les acteurs qui jouent mal sont noyés dans une masse de CGI. Les effets spéciaux en eux-mêmes ne sont pas ratés, mais vus ce que ça représente c’est comme si. Allez, je retiendrai deux choses : le plan avec les Torterra géants et les crédits de fin avec les Pokémon et personnages du film sous forme de dessins. En plus ces fameux crédits ont le droit à la seule musique sympathique (mais qui semble être un remix d’une des musiques du jeu vidéo). Autrement la musique est oubliable et je ne retiens que l’effet « musique GameBoy » d’amusant que l’on retrouve dans quelques pistes.
Le scénario j’en ai parlé en filigrane mais autant le dire clairement : ça ne vaut rien du tout. On voit à des km que le Pikachu qui parle n’est rien d’autre que son père disparu. Pourquoi son fils était le seul à pouvoir le comprendre ça par contre on ne le saura jamais. Mais vu la relation qu’il entretenait avec son père ça permet d’avoir un peu de poésie, même si c’est certainement involontaire. Il ne restait donc qu’à savoir comment la chose est arrivé, et c’est là que, comme dit précédemment, c’est nul. Sinon quoi d’autre ? Le héros qui fait un saut en longueur et qui retombe dix mètres plus bas sur la poitrine sans la moindre douleur, puis Pikachu qui se prend un caillou dans le bide et est à deux doigts de la mort...
Bref, une énième production oubliable, qui fait d’autant plus mal quand on aime les jeux et qu’on sait qu’il existe un potentiel bien plus élevé, quoi que valent les jeux d’origine et les designs des Pokémon.