En aficionados de Pokemon dans ma jeunesse, je n'aurais pu faire l'impasse presque au moment de sa sortie du premier film voyant les mythiques Mew et Mewtwo enfin mis en scène. Ayant eu jeune le kiki tout dur (c'est une vue d'artiste bien évidemment pour un mioche de 9-10 ans), mon visionnage d'il y a quelques semaines par pure nostalgie m'a donné ce coup de poignard comme quoi j'idéalisais un peu trop le truc à l'époque. Pourtant, je ressentis une certaine magie, certainement les souvenirs qui remontaient à la surface. M'étant limité à ce film que quasi tous les jeunes de mon âge ont vu, je me décidais à m'aventurer au-delà. Si le deuxième ne m'était pas désagréable, "Le sort des Zarbi" me fit passer un désagréable moment, ce qui est encore un euphémisme tant le foirage était total. Cela n'avait dans l'absolu pas changé mes plans vu que je comptais en finir avec "Le Retour de Mewtwo".
Mewtwo mon pokémon préféré qui démolissait tout sur son passage. Une suite pas inutile car il y avait matière à continuer le périple du pokémon psychique étant parti voguer vers d'autres horizons avec Mew et les autres pokémons qu'il a cloné. Comme d'accoutumée, mais ce n'est pas un défaut pour autant, le scénario est relativement simple puisqu'il s'agit de la revanche de la team Rocket sur cette expérience scientifique avec un Giovanni bien décidé à obtenir Mewtwo pour dominer le monde. Je l'attendais ce brave Mewtwo, surtout après un troisième film qui voyait un Entei aussi charismatique qu'une bouteille de ketchup. Comme de fait, je retrouvais le Mewtwo sombre, méprisant les humains, déçu par les promesses qu'on lui a fait miroiter. Plutôt que la vengeance, il a choisi de partir s'exiler et goûter à l'idyllique paradis. Ca tranche drastiquement avec le premier film mais c'est une évolution plaisante qui montre que Mewtwo n'est pas un être statique. Il évolue et voit sa vision des choses changer malgré les différences et la rancune accumulée.
J'y croyais mais en fait le résultat fut bien inférieur à son modèle. Vous vous souvenez qu'il était parti avec Mew ? Eh bien les laudateurs du petit pokémon bonbon rose tout mignon, ne vous attendez pas à le voir car il a été expédié à coup de rangers dans les chiottes du premier combini tokyoïte venu. Ou presque car on verra son ombre dans une scène de 1 seconde donc vous avez tout intérêt à ne pas cligner des yeux sur le moment.
Une première incohérence qui n'en est qu'une parmi tant d'autres. Je soulignerai volontiers le passage du début sur comment grimper au sommet du mont Kena (Cena ? Kaina ? Ceina ?). Visiblement, un bus est plus secure que la marche à pied. Bon soit... Apparemment, le bus est le seul moyen de transport pour y accéder mais après on se souvient que l'on peut descendre la rivière pour y accéder. Oui descendre une rivière pour rejoindre le haut de la montagne. C'est un peu comme descendre au grenier ou monter à la cave...
Mais cette opportunité est jugée trop risquée pour Ondine. La maîtresse des lieux qui leur défendait tant de grimper par leurs propres moyens fera preuve d'une abnégation sans faille en leur.... montrant le chemin car elle connaît bien la montagne. Je rappelle qu'elle disait que c'était impossible de monter sans le bus. Une séquence plutôt folklorique et véritable modèle d'imbécilité.
Autre exemple de taille. Il est vrai que Mewtwo a effacé la mémoire de l'équipe à la fin du premier film. Hors, il semblerait qu'il ait éliminé involontairement la sienne car il ne se souvient plus de Sacha. Pour le jeune garçon, ce n'est pas mieux car il ne sera pas interpellé lorsqu'il verra Mewtwo, le pokémon dont il avait tout oublié. Auparavant si badass comme on l'aimait, les dernières minutes le feront devenir presque plus serviable que Saint-Vincent De Paul.
Non sans être une purge, "Le Retour de Mewtwo" déçoit par son manque de punch, sa durée bien trop maigre et moult mauvais choix. J'en resterai donc là pour ce qui est des films Pokémon.