Un film dur, violent, car il met en jeu des enfants qui ne devraient pas être confrontés à ce genre de problèmes. Le contexte n’arrange rien : on se trouve dans les Ardennes, la région est sinistrée en matière d’emploi, les usines ferment les unes après les autres. Des enfants grandissent dans ce cadre. Chaque situation est bien sûr différente, chaque famille évolue comme elle peut, mais il faut bien trouver des solutions pour s’en sortir, et certains enfants portent ça sur le dos très tôt, bien trop tôt. On s’intéresse en effet ici tout particulièrement à trois enfants, qui sont des victimes collatérales de la situation, des enfants qui mettent un doigt dans l’engrenage, et qui auront bien du mal à s’en sortir, en dehors de la case prison, probablement… Une histoire d’amitié, mais aussi de survie...
Je ne peux bien sûr pas vous révéler grand-chose de l’histoire mais sachez que le film est touchant, et terriblement réaliste. On aurait envie de ne pas y croire mais on adhère au film. Il s’agit d’une fiction mais la dimension documentaire est présente, il s’agit sans doute de nous montrer une réalité qu’on aimerait ne pas voir, quand on vit dans d’autres régions, même si tout n’est jamais rose, bien sûr. On préférerait ne pas savoir, mais il est essentiel qu’on nous montre cette France dont on ne parle pas si souvent, il est indispensable de révéler à nos âmes prudes les destructions provoquées par les difficultés économiques. Michael Dichter fait le taf, merci à lui.