Ponette par Heidenlou

Ponette est un film bouleversant qui nous ramène en mémoire l'enfant que l'on a tous été, face à la peine, au manque, à la tristesse, à cet absolu, cette perfection des émotions qui nous submergeaient alors et que l'on ne comprenait pas.

Le film montre de manière très juste le ressenti de cette petite fille face au décès de sa mère, et ça c'est très rare, les réalisateurs adultes oubliant souvent ce que c'est d'être un enfant et la violence de ce que l'on ressent quand on est une petite fille qui a 4 ans et qui ne comprends pas très bien ce qui lui arrive.

C'est alors que le film parle à l'enfant en pleurs qui est en chacun de nous, cet enfant inconsolable que décrit Marcel Pagnol dans ses mémoires. Et nous nous retrouvons alors face à nos peines d'enfants, face à cette peine sauvage et incompréhensible face à la mort ou à la perte à laquelle tout enfant est confronté à un moment ou à un autre. Cette tristesse absolue et douloureuse on l'a enfouie tout au fond de nous même et ce n'est guère plaisant de la voir ressurgir, c'est ce que ce film parvient à faire, c'est une expérience douloureuse et vraiment difficile.

Sans vouloir trop dévoiler, je trouve que le film atteint son paroxysme lorsque la petite fille se met à creuser (je n'en dirais pas plus ceux qui l'ont vu comprendront, je ne veux pas spoiler). C'est tellement touchant, tellement dur de voir cette petite fille désespérée, tordue de douleur essayer par tous les moyens de se débattre avec la vie (et la mort) pour retrouver sa mère.

On y aperçoit aussi la faiblesse des adultes parfois face à un jeune enfant à qui on ne sait pas comment parler de "ces choses là" mais aussi toute la cruauté que cela peut engendrer sans s'en rendre compte.

Quoi qu'il en soit ce film est une expérience très difficile et douloureuse que je ne regrette pourtant pas d'avoir vu, mais que je n'ai pas envie de revoir car c'était loin d'être une partie de plaisir tant les émotions y sont fortes et m'ont marquée.