Petit pathos

Sous un affreux dimanche après-midi, je propose à toute la famille de regarder un film, or aucun film n'est en dessous des 700Mo pour être gravé sur un CD, tous, sauf un : Ponette. Film français inconnu de Jacques Douillon encenser par les critiques de notre cher site adoré.

Ponette ou comment passer de quatre téléspectateurs à deux en moins d'une demi-heure. Et je les comprends tout en rejoignant leur cause, car oui, c'est une belle histoire très émouvante et intéressante, mais le réalisateur est présent pour faire un film au potentiel immense, un film dégueulasse. Car monsieur en fait trop, sur pas assez : c'est partit pour l’abattage de Ponette.

Tout d'abord, le scénario tient sur deux lignes : Petit Poney a 4ans, et a perdu sa maman, ne veut pas y croire. Elle veut rien faire, juste retrouver sa maman. Rien qu'avec ça, il a l'espoir de faire un film qui tient la route une heure et demi ! Résultat, il nous filme quoi ? Des enfants qui jouent, la notre qui pleure, qui prie, qui rêve. Ce qui forme un film mou, répétitif et un poil longué ! Mais malgré ça, on observera quelques scènes touchantes et "sincères" sur les enfants, notamment quand Ponette monte sur le toit de la voiture comme pour fuir la vérité en tout début. Mais surtout la scène de la "crème imaginaire" où son copain fait semblant de lui étaler, comme si qu'il voulait soigner sa copine d'une blessure invisible incurable. C'est miiiignoooooon...mais pas suffisant

Mais en plus du scénario, il y a un autre problème de taille : la performance des acteurs. Autant la performance de la jeune Victoire Thivisol nous éblouit par moment, la majeure partie du temps, on n'est pas du tout convaincu. Mais c'est excusable pour son âge, mais je tiens à préciser que le jeu de son "petit" copain ou encore de la jeune taquine figurante en fin de film "ouh il est amoureux" sont bien plus pertinents. Pardonnable pour les enfants, mais les adultes... oh mon dieu que c'est médiocre, n'importe quel jeune est bien meilleur. Le père est d'un ridicule immonde en particulier quand il parle.

Car l'ultime défaut du film sont bien les dialogues. Niais comme jamais, et d'une crédibilité frôlant le néant. Je cite le père à son enfant : "Ta maman est morte, elle ne reviendra jamais". Mais quel père dirait ça à son enfant sérieusement ?! Ou encore la dame qui l'héberge au début, qui dit des conneries sur Jésus pour la réconforter et ensuite dire que c'est faux, c'est incohérent. Effectivement, on parle beaucoup de religion dans le film, et même les enfants entre eux... ENTRE EUX ! Depuis quand on parle religion à 4ans, et depuis quand on y connait quelque chose, personnellement Jésus m'était inconnu bien avant l'entrée en primaire. Les dialogues entre enfants sont toujours aussi niais sont encore plus absurdes, j'ai même relevé des mots comme : "Catholique, juif, arabe". Faire une réflexion sur les religieux à cet âge est inimaginable. Ou encore, ils emploient le mot "porc.n m'excusera mais chez nous, à notre âge, on dit "cochon" et sa femme est la "cochonne" . Puis ça emploie le mot "dégonflé"... mot plus employé depuis 1992 et interdit au moins de 45 ans.

C'est triste, je voulais l'aimer ce film, je voulais aimer ce "chef d'oeuvre" inconnu français, Le film avait un réel potentiel émotif et scénaristique, mais au final nous en avons rien. La plus grande émotion transmise par le film étant l'ennui au lieu de la détresse. Trop de tentatives de "tire-larmes", et au final il y a trop de pathos chez les "petit bateau".