Pop Redemption par FrankyFockers
Un pauvre groupe de Metal répète dans son garage. Les 3 musiciens ne supportent plus leur chanteur, et ont l'intention prochaine de leur annoncer le split. Mais par un concours de circonstance (désistement de plusieurs groupes consécutifs), ils se retrouvent programmés à la dernière minutes au Hellfest, temple festivalier de la musique Metal. En chemin, et après de multiples péripéties, ils tuent accidentellement un patron de boite pourrie. Les flics aux trousses, ils sont obligés de se déguiser en sosies des Beatles, et se retrouvent à jouer au Festival de la Fraise de Saint-Peperac, alors qu'on les attend au Hellfest.
Les soucis principaux du film sont de l'ordre de la mise en scène et du montage. C'est trop sage, il n'y a pas vraiment d'intentions fortes, chaque réplique a droit à son plan, le montage est trop saccadé, etc. Mais pourtant, on finit vite par oublier ça et à se prendre au jeu. Pour une raison simple : le film est drôle, bon enfant, ne débande pas en cours de route. Il y a de bons gags, de supers situations, et surtout des répliques vraiment bonnes, de supers vannes. Les comédiens sont tous impliqués, et franchement ça marche (le seul petit bémol est la différence d'âge trop tenue entre le personnage joué par Audrey (vraiment drôle en gendarme joueuse de grosse caisse dans la fanfare de St-Peperac) et sa fille, mais comme les deux comédiennes sont bonnes, on accepte finalement le deal).
Ce film est très 70's dans l'esprit, j'entends par là qu'il renoue avec les comédies de cette époque, alliant une simplicité de récit, avec un humour bon enfant et franc. ça fait beaucoup de bien.
En le voyant, j'ai pensé aux Charlots, j'ai pensé au système Gérard Oury de la grande époque (prendre un personnage ou une typologie de personnages - ici des métalleux - et les transposer dans un univers décalé du sien - ici la pop des Beatles - et observer les comportements des personnages, et surtout des réactions que ce décalage suscite chez les autres). J'ai aussi pensé à Mes Meilleurs Copains (surtout pour le côté cinglant des vannes), et bien évidemment à l'excellent Rock Academy de Richard Linklater. Dans les deux cas, il y a la réalisation d'un rêve lié à l'enfance et à l'amour de la musique, et il y a l'accomplissement de ce rêve de sa conception jusqu'à son aboutissement. L'aboutissement ici étant bien évidemment le concert au Hellfest.
La grande réussite du film, c'est bien évidemment les décors naturels. C'était indispensable pour la réussite du projet. Quand on est dehors on est vraiment dehors, vraiment au village, et vraiment au Hellfest. Le tournage a eu lieu lors de la dernière édition du Festival, et la présence du vrai public, des vraies infrastructures est la condition sine qua non de la réussite du projet.
Il faut aussi parler du soin avec lequel le film est enrobé. Il y a deux génériques, d'ouverture et de fin, absolument réussis, et une bande son originale très bien écrite, qui est cohérente en métal comme en pop. C'est un film fait avec soin. Un film simple, qui aurait certes gagné à être un peu plus pensé en terme de mise en scène, mais ça ne gâche en rien les grandes qualités du film qui, avant toutes choses, est drôle.