Cette année a été assez pauvre concernant les nouvelles sorties ciné, par rapport à la précédente où on a eu en l’espace de quelques mois des œuvres comme Birdman, Vice-versa, et surtout Mad Max Fury road. Du coup en 2016, le film que j’attendais le plus était probablement Popstar : never stop never stopping.
Il y a trop peu de comédies qui me font vraiment marrer, mais le groupe des Lonely island, c’est une valeur sûre pour moi, leurs chansons me plient en deux. Bon, certes, Akiva Schaffer a réalisé The watch et Hot Rod, qui n’étaient pas terribles, et Jorma Taccone avait fait MacGruber, que j’avais détesté… MAIS ce n’étaient pas des films des Lonely island à proprement parler, alors que la bande-annonce de Popstar promettait un humour du même acabit que dans leurs clips.
L’histoire est classique : le héros, Conner4real, est une star immature et à l’ego surdimensionné qui, après une ascension fulgurante, connaît une chute d’autant plus dure. Comme d’autres satires du showbiz, Popstar adopte la forme tout aussi classique du faux documentaire, où de vraies célébrités du milieu concerné (ici celui de la musique) viennent donner du crédit à une figure fictive. On a vu ça notamment dans Zoolander, Get him to the Greek, ou 7 days in hell (également avec Andy Samberg). Les intervenants encensent le talent de Conner, tandis que tous les aperçus que l’on a de son travail ne sont que pures conneries.
Mais honnêtement, la redondance du schéma employé ne m’a pas dérangé plus que ça : le délire fonctionne, et c’est ce qui m’importe le plus.
Alors que la plupart des productions d’Apatow avoisinent généralement les deux heures, je regrette un peu que Popstar ne dure qu’1h30, mais le rythme est soutenu tout du long, et je ne sais pas comment le trio fait pour enchaîner aussi vite tant de gags, d’une absurdité bien dosée.
Si on excepte quelques blagues qui tombent à l’eau (j’ai eu des craintes lors d’une des premières scènes, avec Conner bébé), l’humour du film vise très bien les dérives des célébrités et balance des piques assez pertinentes sur le showbiz et les media.
...Et puis des fois, les gags sont juste cons et randoms, c’est à se demander d’où ils sortent ça et pourquoi : les sculptures en bois et le flatlining par exemple… je ne saurais dire vraiment pourquoi ça fonctionne, mais je crois que c’est dû à un mélange entre le côté inopiné et insolite de ces situations, et leur bêtise extrême, ce qui fait que j’étais hilare.
C’est d’ailleurs sûrement la réplique la plus débile du film qui m’a le plus fait marrer ("I had different things in my jeep"), comme quoi… Faut dire que l’interprétation des acteurs est très bonne. On ressent une vraie alchimie entre Samberg, Schaffer et Taccone, ce qui rend authentiques leurs délires ensemble, et le casting de Popstar regorge de têtes connues de la comédie US, qu’on prend plaisir à voir même dans des petits rôles ou des cameos.
Les chansons et les clips sont dans la même veine que les créations habituelles des Lonely island : c’est complètement idiot et hilarant, tout en étant accrocheur musicalement.
Là où le film m’a davantage surpris, c’est dans sa structure narrative, qui gère bien les transitions et parvient à alterner la présentation de Conner et de son histoire pour un public qui ignore tout de lui, et en même temps le récit des évènements présents, à savoir la sortie de son nouvel album qui fait un énorme flop et sa tournée.
Comme souvent chez Apatow et consorts, Popstar parle de bromance, et malgré un lien palpable entre les trois héros, le message sur l’amitié est en partie rendu caduc par son classicisme et le manque de sérieux dans son traitement. J’ai de toute façon laissé tomber depuis un moment l’espoir de retrouver dans ce type de production la même âme qu’avait Superbad.
Pour moi Popstar est juste un grand délire, c’est indéniablement d’une connerie immense, mais j’ai beaucoup ri, et c’est exactement ce que j’en attendais.
http://www.mediumscreen.com/2016/08/critique-popstar-never-stop-never.html