En deux films vus de lui, un que j'adore (celui-ci) et un que je déteste (Théorème), je pense avoir perçu le style de Pasolini, qui fait mouche dans Porcile : sexualité torturée, malaise social, cri féroce et désespéré envers une société qui visiblement ne plait pas du tout à cet italien réputé (d'ailleurs le destin a été dur avec lui quand on sait comment il a fini..)Il y a un énorme contraste entre la beauté de la photographie et l'image : si la photographie est magnifique (les plans près du cratère), les images de la vie du jeune cannibale sont sordides. On ne peut pas qualifier le film de beau, en revanche la beauté plastique est à souligner. La mise en scène est déroutante et remarquable. Une oeuvre d'un cynisme marquant, orchestrant un parallèle entre la barbarie du Moyen-Age et la tendance politique instable de l'après -guerre. Jean-Pierre Léaud et toute la troupe d'acteur sont excellents. La dernière scène, absurde par sa dernière réplique, est une maestria d'ironie inégalable. Passionnant et dérangeant.