Un film scandale de Pasolini, un de plus après Théorème et avant Salo ou les Cent Vingt Jours de Sodome… Dans le rôle d’un jeune homme à la sexualité pour le moins torturée, Jean-Pierre Léaud est comme un symbole de la Nouvelle Vague française (Godard et Truffaut surtout), à qui il s’agit certainement de rendre hommage. Ce faisant, Pasolini tourne là une histoire politique et de sexe annonçant déjà à plus d’un endroit Salo, notamment au niveau des dignitaires fascistes discourant sans fin dans des salons baroques. La construction du film alterne deux histoires, la seconde mettant en scène Pierre Clementi dans un rôle ahurissant de cannibale assassin maître d’un désert volcanique. Porcherie est un film sur les dangers du pouvoir, sur ses rapports obligés avec le sexe et la mort et sur la dérision de la condition humaine. Même si la mise en scène est toujours d’une inventivité remarquable, je me permettrais de finir en disant que ce n’est sans doute pas le meilleur Pasolini ni le mieux maîtrisé au niveau du propos.