Porky's
5.3
Porky's

Film de Bob Clark (1982)

Haha, bien marrant ce teen movie.


L'histoire est sympa comme tout : des ado en manque ne pense qu'à une chose : baiser. Je ne m'attendais pas du tout à ça, la première réplique m'a d'ailleurs surpris : un des personnages principaux, au réveil, qui trouve la force de dire alors que son esprit est encore embué : je crois que je bande. Le ton est lancé ! Après, c'est un peu choquant: c'est un peu raciste. Alors certes, on trouve une forme de morale par rapport aux juifs, en revanche, les nègres restent les nègres... mais cela, au fond, ce n'est jamais que le reflet de ce que les gens pensaient à l'époque. Après on passe aux gonzesses : de purs objets sexuels, juste bonnes à tirer. C'est sexiste ? Pas vraiment non, parce que lorsqu'on passe au point de vue féminin, on se rend compte que c'est réciproque, elles ont les hormones en ébullition autant que les garçons, tout ce qu'elles veulent, c'est s'envoyer en l'air. C'est vulgaire, c'est gras, mais c'est poussé à fond, c'est assumé, c'est délirant, c'est drôle. Et puis ça fait du bien d'égratigner les années 50 ! Surtout si c'est pour dresser un portrait plus cru et moins glamour que d'habitude (même John Waters n'ira pas aussi loin avec son "Cry Baby"). Comme bon nombre de teen movie des années 80, il n'y a pas vraiment de scénario, on enchaîne juste les scènes comme des sketches. Arrivé au milieu on nous présente Porky et les auteurs vont se focaliser dessus, mais ça n'est qu'un fil rouge prétexte à donner un semblant de structure et surtout une impression de conclusion à la fin. C'est maladroit, c'est facile, ça ne fonctionne pas entièrement même si grâce à cela on a droit à quelques scènes sympathiques. Sympathiques, oui, mais pas aussi amusantes que tout ce qui précède et qui touche bien plus au fond du slip qu'à un règlement de comptes immature.


La mise en scène fonctionne. Rien de bien génial mais une caméra au service de l'histoire, qui colle bien les personnages, met bien en valeur les gags. Malgré une absence de structure, on ne ressent pas de longueurs, c'est assez bien rythmé. La reconstitution est un peu faible, on ne ressent pas assez les années 50 (on dirait plutôt une sorte de 70's anachronique) mais ça au moins ceci de bon qu'on évite les clichés habituels de straight cat, ou de lycéens parfaits tout droit sortis d'une publicité de l'époque. Les acteurs ont vraiment l'air de se marrer, ce qui renforce la dynamique des personnages, améliore le jeu de chacun... et en plus on a droit à de la fesse et du nichon !


Bref, je me suis bien marré devant ce film ; dommage pour ce qui est de la narration : flanquer une structure sur la fin, c'est rarement bénéfique pour un film.

Fatpooper
7
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le 29 sept. 2016

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Fatpooper

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