Porto, comme son nom l'indique, c'est d'abord un film sur une ville, ses structures en fer, ses murs de granit, ses pierres immémoriales, son brouillard tenace, ses azulejos aux reflets d'or, son fleuve Douro et ses moirures, la lumière jaune qui s'évapore de ses réverbères.
Mais, Klinger, se rendant compte que ce n'est pas assez, décide d'y introduire une histoire d'amour (et alors on se dit qu'il ne manque plus que le pistolet, comme disait l'autre). Si la division du récit en points de vue séduit d'abord, elle devient vite lassante et redondante au plus haut point (n'aurait-il pas plutôt fallu faire un moyen-métrage plutôt que de révéler ainsi sans honte sa pauvreté d'idées?) à mesure qu'on s'approche de la fin. Il y a bien le regretté Anton Yelchin qui, fragile et fou à la fois, essaie de soutenir le film (hélas peu aidé par Lucie Lucas dont le jeu très plat se résume à un beau corps), mais ça n'est vraiment pas assez pour meubler le vide qui l'habite. Dommage, cette ville aurait mérité bien mieux que ça.