Mark L. Lester is still alive ! (or not)
Quand on s’attarde un peu sur la filmographie de Mark L. Lester, on constate vite qu’à part les très sympathiques Commando (1985) avec Arnold Schwarzenegger et Dans les Griffes du Dragon Rouge (1991) avec Dolph Lundgren, le reste n’est que séries B et Z foireuses mais que malgré tout, il continue encore de nos jours à tourner comme en témoigne ce Poseidon Rex produit par – je vous le donne en mille – Syfy, au titre aussi ridicule que son contenu. Je recherchais un nanar, j’ai eu un navet. Et oui, que voulez vous, on ne peut pas gagner à tous les coups !
Comme d’habitude avec ce genre de productions fauchées, on nous plante un scénario débile en trois minutes top chrono, avec ici une histoire crétine de trésor espagnol enfoui sous la mer au large d’une île que certaines personnes mal attentionnées font essayer de trouver en dynamitant le sol avec des pains de C4, laissant au sol un trou duquel va s’échapper une créature préhistorique mi dinosaure mi… tortue si j’en crois ses pattes avant… Une sorte de T-Rex des mers en quelque sorte.
Et comme d’habitude, on retrouve les ingrédients inhérents du film de monstre marin bas de gamme, à savoir : de la poulette en maillot de bain, de préférence blonde et au décolleté siliconé, des mecs qui font de la plongée devenant la proie idéale du monstre, du SFX foireux, et des personnages cons comme des burnes dont on ressent toute l’intelligence en un seul regard. Du grand classique donc, agrémenté d’un casting qu’on retrouve d’une production à l’autre, pas ce qu’il y a de plus performant, ce qui est comme toute assez logique étant donné les films dans lesquels ils tournent et le faible cachet qu’ils doivent toucher en conséquence.
Petite anecdote dont tout le monde se fout mais somme tout indispensable (quoi que…), l’habitué des productions fauchées Corin Nemec (Parker Lewis ne perd jamais) devait faire parti du casting, mais suite à une méchante blessure en début du tournage lui ayant presque couté la vie, il a été remplacé par un certain Brian Krause vu dans la série Charmed.
Rentrons maintenant dans le vif su sujet : mais que vaut finalement ce Poseidon Rex ? Et bien pas grand-chose ! Comment ça ce n’est pas une surprise !?! Le pseudo monstre en soit n’est pas si foireux… lorsqu’il ne bouge pas trop. Mais dès qu’il y a du mouvement, c’est le drame. Mal incrusté, j’aimerais qu’on m’explique comment un monstre de plusieurs mètres de haut ne fait quasiment aucune éclaboussure quand il sort ou plonge dans l’eau… Pourquoi s’embêter avec ce genre de détails me direz-vous ? Sans doute parce qu’il se passe à l’écran est tellement chiant que du coup on regarde les petits à cotés.
Il faut dire que le film est blindé d’incohérences avec cette île qui sur les plans larges semble aussi plate que Jane Birkin mais qui le plan suivant nous montre un paysage montagneux, ce monstre enfoui depuis des millions d’années mais qui a pu survivre on ne sait comment sans rien manger (ceci expliquerait remarque son appétit féroce), ou encore ce lance roquette modèle M72A2 à usage unique, mais utilisé ici 3 fois d’affilé…
Tout n’est pas complètement à jeter et quelques petites fulgurances nanars sont à noter ci et là comme l’éclosion de l’œuf, un petit passage clin d’œil à Jurassic Park ou encore la blonde qui attaque le monstre au lance roquette, mais définitivement ce Poseidon Rex se rapproche bien plus du gros navet que du mauvais film sympathique. Et dire que la fin laisse présager une suite… non monsieur Lester, on n’en veut pas !