Ca commence plutôt bien, l'histoire du facteur qui, par le hasard de ses visites et de ses comportements devient suspecté par la police d'un nombre toujours grandissant de méfaits. Les quiproquos ne sont pas toujours de la plus grande finesse mais il y a à côté de l'intrigue principale de bon passages, notamment celui du tueur à gage qui raconte un tournoi du meilleur tueur (où l'on voit entre autre un faux Jean Reno japonais portant une plante verte). On a vraiment envie d'y croire, surtout que le film parait se placer dans la filiation de Kitano. On retrouve Susumu Terajima dans le petit rôle d'un flic et Ren Osugi dans celui du tueur à gage (les deux acteurs fétiches de Kitano) et surtout un certain tic de mise en scène, ce temps mort au début d'une scène très caractéristique.
Mais voilà, l'enquête policière devient vite redondante et très lourde, tandis que notre facteur, au départ pas très impliqué, faisant seulement son boulot, puis paraissant tout foutre en l'air se retrouve par la suite sans plus aucune cohérence psychologique. Finie la crise, bienvenue sourire bêta. Plus non plus d'ambiance kitanesque ni même le potentiel décalage intelligent que l'on pouvait déceler au début. Les autres personnages perdent aussi de l'intérêt au fur et à mesure qu'on les découvre et le tout est encore alourdi par une histoire d'amour des plus niaises. Avec bien entendu un final foiré.