La simplicité de l'histoire racontée dans "Postmen in the Mountains" peut se révéler à double tranchant : on adhère et on se laisse émouvoir par le récit de ce postier évoluant dans les montagnes du sud de la Chine à l'heure de la retraite et de la passation avec son fils, ou alors on reste perplexe et sur sa faim devant cette énième répétition sur le thème du rapport père / fils (accompagnés de leur Berger allemand) qui apprennent à se connaître sur le tard. Comme d'habitude (malheureusement, pisse-froid devant l'éternel), je me situe un peu entre les deux.
Un voyage dans une ruralité au cœur de la Chine, dans le sud du Hunan, faisant découvrir de petits villages extrêmement reculés dans ces montagnes magnifiques, à mesure que le fils en apprend davantage sur son père de manière indirecte : c'est moins de la bouche du postier que des lettres qu'il remet (et la façon de les remettre) qu'il recevra des bribes d'informations sur cet homme qu'il n'a jamais vraiment eu l'occasion de connaître. La trajectoire du duo est assez prévisible, en partant d'une situation (très) légèrement conflictuelle pour aboutir, au bout du chemin, sur des relations familiales retrouvées. Peu à peu, les deux prennent l'autre en considération.
Simple et sans trop de sinuosités, "Postmen in the Mountains" (le titre original signifie "cette montagne, cet homme, ce chien") travaille une fibre dramatique dans des tons éminemment subtils, sans doute un peu trop occupé à enfouir ses émotions dans les strates d'un voyage — agrémenté de quelques souvenirs un peu trop factices. Pas d'action notable, zéro urgence, juste le fil ténu de cette tournée postale qui relie quelques existences à travers des forêts et des montagnes chinoises.