En 1977,une docile bourgeoise mariée à un industriel trouve à s'émanciper quand, à la faveur d'un indisposition de son époux, elle reprend les rênes de l'usine familiale.
Félicitations aux décorateurs et accessoiristes. Avec leur concours, François Ozon s'est ostensiblement appliqué et amusé à reproduire la mode et l'esthétique des années 70. Entre autres choses charmantes: tapisseries géométriques, brushing et pulls à col roulé, jusqu'à l'étui de velours pour le téléphone et la défunte R16 (conduite par un Depardieu très à l'étroit au volant!). C'est en définitive ce que l'on retient le plus volontiers de la comédie de François Ozon qui tourne au plaidoyer féministe appliqué à la décennie 70.
Car, pour le reste, c'est-à-dire sur le fond, on est plutôt déçu. Au-delà de l'ironie que recouvre la "revanche" paisible d'une épouse potiche, face à son mari et patron bien à droite(Luchini), face au député-maire communiste de la ville et ancien amant (Depardieu), ce sujet théatral, dont Catherine Deneuve est le personnage central, est assez prosaique dans les situations comme dans le texte. A l'instar d'un Luchini sobre, sinon bridé, le film manque d'être réellement corrosif. Sans doute Ozon invoque-t-il une "révolution" en douceur concernant le personnage de Deneuve mais son approche détermine de fait un film sans surprise ni éclat. En faisant le choix de n'être pas grinçant, sa satire de moeurs est parfois un peu fade.