Le film se veut une libre adaptation de la pièce de Grédy et Barillet écrite dans les années 1970 : Cloclo en fond sonore, décor d'époque orange oblige, cols pelle à tarte et coiffures au diapason plus vrais que nature.
Alors, qu'en est-il de cette Potiche qui à sa création avait les traits et le potentiel comique de Jacqueline Maillan?
C'est là que le cinéaste intervient, dirigeant subtilement son actrice qui à aucuns moments ne cherche à être le clone de la star comique : fidèle à elle-même, drôle avec esprit, voire espiègle et malicieuse, Catherine Deneuve (dont je ne suis pourtant pas fan!) amuse, émeut, étonne et séduit dans ce personnage de femme assistée et soumise à qui les circonstances vont enfin permettre, quittant le rôle d'épouse potiche où on la confinait, de s'assumer en tant que personne libre, active et responsable.
A ses côtés, Fabrice Luchini, sobre, une fois n'est pas coutume, compose un mari tyrannique puis pitoyable, caricature du mâle dominant qui ne veut ni comprendre ni s'adapter à un monde qui change, et c'est vrai que les hommes, dans ce film n'ont pas le beau rôle: Gérard Depardieu nous la joue mastodonte à l'oeil de velours, mais ex-amant blessé dans son amour-propre, il n'hésite pas à abandonner "la femme de sa vie" dans la nature..
Une comédie très kitsch et plutôt drôle, qui sans être féministe fait la part belle aux femmes, rendant hommage à leur finesse, leur sens des nuances, leur ouverture et leur faculté d'adaptation en toutes circonstances.
Bref, un satisfecit pour cette Potiche qui comme le reconnaît piteusement son mari, ne fut jamais une cruche !