Pour l'éternité est une succession de saynètes à l'esthétique et à la mise en scène peaufinées dont la portée symbolique me semble difficile d'accès. Je dois d'ailleurs avouer que je pense ne pas en avoir saisie l'intégralité. Roy Anderson assume son concept tout au long des 1h18 de son long-métrage : des décors minimalistes au possible, uniquement des plans fixes bien larges, peu de paroles de la part des personnages, la voix off, l'ambiance contemplative et le rythme tout en lenteur qui prend le temps de s'attarder sur la situation avant de trancher sèchement une fois qu'il le juge judicieux.
Le synopsis résume parfaitement le film :
Pour l'éternité nous entraîne dans une errance onirique, dans laquelle des petits moments sans conséquence prennent la même importance que les événements historiques : on y rencontre un dentiste, un père et sa fille sous la pluie, un homme dans un bus, un couple dans un café, des jeunes qui dansent, Hitler ou encore l’armée de Sibérie… Une réflexion sous forme de kaléidoscope sur la vie humaine dans toute sa beauté et sa cruauté, sa splendeur et sa banalité.
A découvrir même si le film est à double tranchant car il laissera une bonne partie de ses spectateurs complètement sur le carreau de part son originalité, son rythme particulièrement lent et de la difficulté à l'appréhender.
Reste que pour ma part, je suis ressorti de la salle avec le sourire jusqu'aux oreilles, l'envie de contempler le monde qui m'entoure et un feel good saisissant (bien que par moment, je me suis vraiment demandé ce que j'étais en train de regarder!)