Pour la peau d'un flic par pasteque68

Alain Delon est partout en 1981 notamment avec cette superbe scène d’ouverture où il s'entraine au tir au ralenti. Acteur , Alain Delon est de quasi tous les plans , producteur, réalisateur. Pour parfaire l'image du héros intrépide qu'il aimait donner de lui-même, il va tout gérer en lorgnant sur ce qu'il a déjà fait avec Jacques Deray ou Georges Lautner. D'ailleurs, ça y ressemble vraiment beaucoup. On y trouve sur une image assez froide , violence, traquenards, meurtres à la pelle et poursuites en voiture. Alain Delon crève l'écran. Il faut l'aimer beaucoup . C'est mon cas. Sur le plan identitaire , il n'est pas Belmondo, et il le sait très bien. Il cherche cependant à l’imiter dans la stratégie marketing avec une campagne de promotion imposante, une affiche impressionnante avec son nom plus gros que le titre du film. Contrairement à Belmondo, il réplique par un style plus adulte que Le Professionnel de Georges Lautner sortant à la même période. La victoire au box-office sera pourtant pour Belmondo. Pour la peau d’un flic fait quand même un excellent résultat en attirant 2,3 millions de spectateurs . Avec une intrigue compliquée, le film se veut assez brutal. C'est aussi la première réalisation d’Alain Delon qui, pour l'occasion, devient aussi scénariste, . Il s’entoure d’acteurs talentueux. Il croise aussi Mireille Darc, lors d’un seul plan en l’apostrophant dans la rue et la traitant de " grande sauterelle ". Dommage que le spectateur se perd un peu dans la dernière demi heure du film. En étirant inutilement les conclusions de l’intrigue, finalement toute cette histoire a peu de sens. On retrouve la chanson sympathique d’Oscar Benton tout le long du film, une très énergique poursuite en voitures sur le boulevard périphérique de la capitale à contre-sens , des bagarres courtes et des échanges de coups de feu et surtout un clin d'oeil rigolo à l'ami Jean-paul Belmondo. Anne Parillaud montre sa jolie poitrine. Alain Delon tente, dans une moindre mesure, de faire dans l’auto-dérision avec ce personnage à l'époque. A l’écran, il se fait plaisir. Tout est fait pour le mettre en lumière. On retrouve dans la lecture du film aujourd'hui plein de détails de la vie des années 80.Les décors, les costumes, les voitures, les paysages très vieille France donne un certain charme au film. Malgré des " méchants " quasiment inexistants, le film se laisse agréablement suivre et reste rythmé. Puis, Alain Delon dit ce qu'il pense sur tout par l'intermédiaire du personnage d'Anne Parillaud tels que les films américains en version française à la télé par exemple. Et ça, ça fait très plaisir.