J'ai lu le roman il y a très longtemps. Même traduit en français, le verbe d'Hemingway grondait de passions dans un maelstrom de haine et d'amitié, de sensualité et de mépris, de fureur et d'amour. Mais Hemingway n'est pas n'importe qui. Avec lui une partie de pêche devient "Le vieil homme et la mer". Transcrire la puissance de son écriture en images est une gageure qui n'est ici qu'à moitié tenue.
Nous retrouvons l'histoire d'amour, la sensualité en moins. Nous retrouvons le courage des hommes et la lâcheté des foules, mais nous perdons de vue les enjeux trop rapidement évoqués.
La puissance dramatique du texte est simulée par des images sombres, la tragédie évoquée par la musique. L'essentiel est là, mais plus étriqué.
Même si je suis très réservé quant à la valeur morale des républicains (comme des franquistes), et à l'avenir démocratique qu'ils promettaient à l'Espagne, alors même qu'ils n'avaient cessé de s'épurer entre factions pendant toute la durée du conflit, j'éprouve une certaine sympathie pour tous ces combattants. J'aime les gens qui s'engagent. Je méprise les prudents, les mercantis et les centristes. C'est pourquoi, je me laisse volontiers entrainer dans cette aventure de partisans, même s'il ne passe qu'une partie du souffle d'Hemingway.