Le Bon.
C'est en 1946 que le jeune Leone entre dans l'industrie cinématographique. Par la petite porte mais dans un grand film. Il devient assistant bénévole sur « Le voleur de bicyclette » de Vittorio De...
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le 23 juil. 2014
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- Qui c'est ?
- Des bandits et des contrebandiers. Ils viennent du texas. Ils achètent armes et alcool de ce côté de la frontière. C'est beaucoup moins cher. Ils repartent vendre aux Indiens.
- Une ville qui vend des armes et l'acool est forcément riche.
- Pas la ville. Ceux qui achètent et qui vendent. Ce sont les patrons qui ramassent tout.
- Ah oui ? Toutes les villes ont un patron.
- C'est vrai, mais quand il y en a deux, ça en fait un de trop.
- Deux patrons ? Très intéressant.
- Intéressant, ça oui.
- Les frères Rojo vendent l'alcool. Et les Baxter se sont les marchands d'armes. Si je ne me trompe, tu as déjà rencontré les Baxter, non ?
- Je les ai rencontrés.
- Tu as de la chance. Ils n'ont tiré que sur ton cheval. Un homme quitte ses terres et erre sans but précis. Juan de Dios sonne sa cloche et Piripero vend un autre cerceuil.
- Deux patrons.
- Ils ont embauché toute la racaille de la région et ils la paient en dollars.
- Les Baxter, là-bas. Les Rojo, là. Et moi, au milieu.
Premier film de la Trilogie du Dollar, Sergio Leone présente avec Pour une poignée de dollars un des westerns les plus révolutionnaires de tous les temps, clairement appuyé et soutenu par la bande originale du légendaire Ennio Morricone qui se révèle être un grand maître de la composition avec ce chef-d'oeuvre musical. Un western très influent qui deviendra une véritable référence en Europe et aux États-Unis, devenant la nouvelle figure emblématique du genre avec le fameux héros solitaire, une violence plus accrue, et un esprit bien moins tendre, amical et idéaliste. Une nouvelle vague italienne, rabaisser par les uns et acclamer par les autres, qui deviendra un genre à part entière reconnue, changeant à jamais le visage du western. Bien que je ne le considère pas comme la meilleure réalisation de Sergio Leone ni comme le plus grand des westerns, impossible de nier l'impact de cette oeuvre sur le monde cinématographique.
Sergio Leone retravaille l'idée de Yojimbo chef-d'œuvre d'Akira Kurosawa sortie deux ans plus tôt, en mettant en avant une sorte de garde du corps/mercenaire/héros solitaire gravitant dans un village nauséabond déchiré entre deux clans particulièrement violents, dans lequel l'Homme sans nom joue pour les deux tableaux afin d'autodétruire les deux clans rivaux, tout en s'en mettant pleins les poches. Il n’y a pas à dire Akira Kurosawa à du succès auprès du genre vu qu'une autre de ses oeuvres majeures "Les Sept Samouraïs" deviendra une nouvelle inspiration pour le western avec : "Les Sept Mercenaires". Élément peu commun, Yojimbo est un film initialement inspiré de "La Clé de verre" de Heisler sortie en 1942, un film noir qui est lui-même adapté d'un roman de Dashiell Hammet. On peut dire que "Pour une poignée de dollars" est une idée qui vient de très loin et qui réussit malgré tout ce cheminement à être une oeuvre emblématique et révolutionnaire. Fallait le faire.
L'histoire a de quoi tenir en haleine avec son suspens constant et ses nombreuses péripéties pleines de tension, le tout avec un peu de légèreté amusante rendant le tout attractif sans pour autant desservir le sentiment de violence et de haine. La réalisation de Sergio Leone a du style, entre des gros plans très efficaces autour des regards perçants et tremblant des divers personnages aux visages dégoulinant de sueur; une atmosphère particulièrement sale et étouffante; une mise en scène nerveuse avec des cadres intelligents au niveau des fusillades... La méthode avec laquelle le cinéaste capture tous les environs et les mets en scènes est tout bonnement remarquable. La confrontation finale est grandiose avec un duel plein de tension. Ma petite préférence va tout de même lors de la scène de l'exécution de masse du clan Baxter par celui de Rojo. La séquence où Clint met involontairement une grosse mandale à Marisol m'a également beaucoup amusé, à cause de la tronche qu'il tire à ce moment-là.
Finalement, je ne reprocherais qu'un manque de grandeur à l'oeuvre de Sergio, et un manque d'intérêt pour les femmes sachant qu'avec Marisol il tenait là un personnage plein de promesses.
S'il y a bien un point particulièrement réussi, c'est le choix des personnages proposés et du casting. Clint Eastwood avec ce rôle construit sa légende avec un retour du bâton bien mérité, lui qui a aidé à créer son propre personnage jusqu'au costume et dialogue minimaliste (tel Jonny Deep avec Jack Sparrow), faisant de "l'Homme sans nom" un personnage emblématique reconnaissant entre mille. Clint Eastwood à l'air de beaucoup de s'amuser dans ce rôle très ironique, calme, observateur et intelligent portant en lui une sorte de légèreté marginale accrocheuse. Ses phases au pistolet sont une réussite totale. Son incarnation est fantastique, et sera réutilisée à plusieurs reprises. Il est l'homme sans nom, le Yankee, le Blond, le Gringo, l'Étranger... tant de nom énigmatique, pour un seul visage.
Qui dit grande figure héroïque, dit grand méchant emblématique. C'est ce que réussit habilement à proposer Sergio Leone avec Ramon Rojo, brillamment interprété par mon chouchou : "Gian Maria Volontè". Gian Maria Volontè est comme à son habitude brillant ! Il donne totalement vie à son personnage Ramon Rojo, qui n'est pas qu'un méchant caricatural prêt à se faire botter le cul avec facilité. Il est un antagoniste au vaste potentiel, autant habile du fusil que de la tête, avec une facilité déconcertante quand il s'agit de cruauté. Un sale type, qui fait tout de même attention à lui, s'emparant de tout ce dont il a envie. Ramon est le parfait adversaire pour l'Homme sans nom, tous deux font preuve de marginalité mais à des extrêmes opposés. D'autres personnages sont intéressants, comme : Piripero le sympathique croque-mort (Joseph Egger), Silvanito l'honorable pote et patron du saloon (José Calvo), l'intrigante et captive Marisol au regard bleu magnifique (Marianne Koch) avec son mari et son fils, John Baxter (Wolfgang Lukschy) et sa femme charismatique Consuelo Baxter (Margarita Lozano), et les frères Rojo avec le plus jeune Esteban (Sieghardt Rupp) ainsi que le plus vieux Don Benito (Antonio Prieto Puerto).
CONCLUSION :
Pour une poignée de dollars est le long-métrage qui a fait du western ce qu'il est aujourd'hui, qui a créé un véritable genre Italien, qui a fait de Clint Eastwood une star mondialement connue en tant que comédien, qui a rendu célèbre le grand compositeur Ennio Morricone et qui a fait de Sergio Leone un immense réalisateur. C'est tout de même pas mal du tout pour une oeuvre tirant son inspiration de très très loin, Sergio Leone mérite une belle couronne, lui qui sera précurseur des plus grands comme Sergio Corbucci ou encore Sergio Sollima.
Un western à voir et revoir, garantissant encore aujourd'hui un formidable spectacle mortuaire.
- Vous êtes un excellent tireur.
- Quand on veut tuer un homme, il faut viser le coeur. La Winchester est ce qu'il y a de mieux.
- C'est très bien, mais je préfère mon 45.
- Quand un homme avec un 45 affronte un homme avec un fusil, l'homme au pistolet est un homme mort. C'est un vieux proverbe mexicain et c'est vrai.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes « WESTERN ! » : classement du meilleur au pire des films du genre, Les bagarres dans les westerns, As de la gâchette spécial «colt & revolver» et As de la gâchette spécial «winchester»
Créée
le 16 août 2020
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