Il était une fois la révolution

Premier western et second film d'un jeune cinéaste à cette époque non connu du grand public mais dont son style néo-réaliste révolutionnera le genre du western italien et du western en général: Pour une poignée de dollars réalisé par Bob Robertson le pseudonyme du mythique réalisateur qui deviendra: Sergio Leone. Un film à tout petit budget qui fut immédiatement apprécié par le public et eu un véritable succès. Premier film d'une grande trilogie: la trilogie du dollar ou de l'homme sans nom et remake non assumé de Yojimbo du réalisateur japonais Akira Kurosawa.

Ce sont ici le début de trois légendes du cinéma: Sergio Leone, Ennio Morricone et Clint Eastwood. Dont les deux premiers se sont connus à l'école primaire même si à l'époque malheureusement ils ne s'étaient pas liés d'amitié mais en se voyant avaient eu la vague impression de s'être déjà vu, ce fut à ce moment la naissance du plus grand duo d'artistes de tout les temps(selon moi). Le réalisateur venait de réaliser son premier film un péplum du nom de Le colosse de Rhodes qui avait fait son petit succès mais qui est très loin de rester dans les annales du cinéma. Le réalisateur chercha donc un acteur américain pour jouer le rôle principal après le refus de plusieurs acteurs dont entre autres Henry Fonda et James Coburn(qui joueront plus tard avec Sergio Leone), il s'intéressa donc à un jeune acteur qui était dans une série western Rawhide et ce jeune très peu connu du grand public fut donc Clint Eastwood. L'acteur au début ne voulait pas faire ce film situé trop loin des Etats Unis mais finit par accepter grâce à son agent, et pour le rôle Leone voulait n'importe qui du moment qu'il savait monter à cheval !

Le film italien à tout budget fit donc le tournage et ce fut un véritable succès ! En Europe il eut un énorme succès pour un western italien même si les Etats Unis n'étaient pas convaincus. Alors pourquoi un tel succès pour un western à petit budget et italien en plus ?

Pour parler du film ça a été une révolution, tout d'abord son style néo-réaliste dont j'ai parler au début, un western où les personnages n'étaient plus assortis de bons sentiments et se battant pour la bonne cause, ici nous avons un héros solitaire à la fois cruel mais juste, froid mais sauvant la veuve et l'orphelin. Motivé par ses principes et guidé par sa volonté d'argent, nous avons un héros qui donne un autre visage au "cowboy" dans les western et avec lequel nous savons pas sur quel pied dansé avec lui, porté par le charisme et la classe absolue de Clint Eastwood nous avons dorénavant plus un héros manichéen comme nous n'en avions avant, un cigarillo à la bouche, un poncho sale, et un regard qui crève l'écran nous sommes bien à la naissance de la légende Clint Eastwood.

Pour la réalisation le jeune cinéaste italien choqua par sa violence à l'écran montrant dorénavant un western où règne la violence et la peur alors que les américains montraient l'ouest comme étant pur et chassant les méchants indiens, ici règne la loi du plus fort. Avec beaucoup de cadrages très soignés pour une sorte de huis clos, il imposa son style marquant notamment par exemple à la scène finale où il fait des cadrages sur les yeux, les bas des ceintures avec beaucoup de lenteur pour montrer la tension du combat. Mais comment parler de la réalisation de Leone sans parler de la musique d'Ennio Morricone ? Une musique qui sublime le film surtout au combat finale pour accentuer l'épique de la scène et de sa tension. Le film ressemblant à un opéra baroque et épique. Une musique très importante qui caractérise presque la majorité du film, Leone disant que son meilleur scénariste était Ennio Morricone. Ce dernier d'ailleurs faisant la musique pendant le tournage pour que le réalisateur s'adapte à la musique.

En résumé nous sommes dans une réunion de maîtres et de légendes, la réalisation et le style révolutionnaire de Leone, la musique flamboyante d'Ennio Morricone et le charisme de Clint Eastwood qui en font tous les trois un grand film. Nous pouvons aussi parler de la très bonne interprétation Gian Maria Volonté jouant à merveille son rôle de méchant. Un grand film qui ne vieillit que très peu que je vous recommande fortement et à voir avant ses autres films pour voir l'évolution du style de ce réalisateur de légende.