Get three coffins ready. [...] My mistake. Four coffins...

Premier film de la légendaire trilogie, Pour une poignée de dollars reste néanmoins un Western-spaghetti qui fonctionne très bien. Alors n’ayant pas vu non plus Yojimbo de Kurozawa, on ne va pas faire de comparaison ni crier au plagiat. Néanmoins, j’ai beaucoup apprécié ce film, dont le rythme est très bien dosé de bout en bout. On retrouve bien sûr plusieurs thématiques propres au Western et à Sergio Leone, et encore une fois c’est bien dans l’exécution que ce film se démarquera. Avec son intrigue qui se met tranquillement en place sans précipitation, nous permettant de découvrir chacun des personnages, de nous y attacher ou au contraire adorer les détester (Ramón notamment, voilà un vilain qui a de la gueule). J’ai aussi beaucoup aimé le fait que le film se compose globalement en trois actes, chacun pouvant presque constituer un film à part, mais qui ont quand même un liant entre eux qui s’installe dès les premières minutes. Et puis le final sera parfaitement maîtrisé, avec ce premier passage avec un héros dos au mur qui surmonte la difficulté (alors certes, Retour vers le Futur m’a spoilé du coup) d’une façon épique.


Le casting se démarque plutôt bien, avec notamment le jeune Clint Eastwood qui incarne immédiatement son rôle à la perfection. Beaucoup a été dit dessus, j’en ai lu pas mal aussi, mais c’est vrai que c’est dingue de voir tout ce qu’Eastwood est capable de nous transmettre rien que par son regard ou son langage corporel, rendant son personnage extrêmement vivant. J’ai aussi beaucoup apprécié Gian Maria Volontè, qui incarne un vilain vraiment charismatique et qui fait parfaitement contrepoids au héros. Son introduction est un régal (l’introduction de la plupart des personnages est d’ailleurs magistrale). Les autres frères Rodos sont un peu en retrait du coup, même s’ils ont de belles gueules de méchants. Il ya José Calvo et Joseph Egger aussi, très bon sidekicks dans cette aventure. Les Baxter m’ont semblaient un peu en-dessous du reste, à l’exception de Maragrita Lozano qui, avec Marianne Koch, apporte une touche féminine bienvenue à l’ensemble.


Sur le plan technique, le film vieilli plutôt bien, même si oui bien sûr c’est fait avec les moyens de l’époque. Mais quand même : les décors sont très simples mais fabuleux, nous plongeant dans cet univers avec facilité et recréant ces décors de l’Ouest Américain ; la mise en scène de Leone est parfaitement maîtrisé avec de nombreux plans très bien conçus, et des scènes qui créent une véritable tension au service de l’histoire (seuls les passages de nuit en extérieur feront un peu moche, parce que bon, le filtre est quand même vachement clair). Et puis la musique… La musique quoi… J’ai beau la connaître pratiquement par cœur, Ennio Morricone propose une véritable œuvre musicale qui accompagne non seulement le film, mais raconte aussi sa propre intrigue lors des moments majeurs. Un régal !


Bref, la trilogie du dollar démarre donc avec un premier film efficace, très bon et avec déjà de nombreux points forts sur divers aspects. J’ai déjà hâte de voir la suite !

Créée

le 12 janv. 2018

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vive_le_ciné

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