En réalité, le terme "western spaghetti" a été inventé par les américains par ironie envers ces italiens qui venaient se mêler d'un genre spécifiquement américain.


Sergio Leone parodie le western américain, s'inspire de Lucky Luke (Le croque-mort qui se réjouit à l'avance des accumulations de cadavres -Lucky Luke à Desperado-City 1951-, les excès dans les exploits du héros...) et donne une réalité charnelle à ses personnages qui ne sont plus bons, mais cupides, violents, sans scrupules, sales et méchants. Par contre, ils sont aussi truculents, ont un sens de la dérision dont les américains sont incapables.


Leone fait jouer un ou deux acteurs américains, froids, qui se prennent au sérieux parmi des acteurs italiens et des figurants espagnols qui jouent et prennent du plaisir comme ils le font tous les jours quand ils se font passer pour des durs dans la vie courante, sans perdre un goût pour l'autodérision.
Ces rares acteurs américains au milieu des italiens font écho à l'intrusion des italiens dans un genre américain.


Certains dialogues typiquement latins surprennent dans la bouche de Clint Eastwood, comme la tirade sur la mule qui demande des excuses pour avoir été humiliée. C'est une manière très italienne de provoquer un adversaire qu'on imagine pas chez un anglo-saxon. Un jeu dans lequel Eastwood entre tout en conservant une froide distance. De même à la fin lorsqu'il évoque sa situation: "Le gouvernement mexicain d'un côté, le gouvernement américain de l'autre...et moi au milieu...", il joue lui-aussi avec le dérisoire, comme sauront le faire davantage certains des acteurs américains que Leone fera tourner par la suite.


Il y a aussi cette façon particulière de filmer en ralentissant le rythme dans les moments ou l'action pousse naturellement à l'accélérer. Cela crée une forte tension chez le spectateur. D'autres trucs seront utilisés plus tard dans les films suivants.


J'allais oublier la musique si particulière des westerns italiens et initiée ici par Ennio Morricone.


Les américains ont souvent essayé d'imiter ce genre, sans jamais y parvenir. Il relève d'un esprit latin qui leur est étranger. Il leur est difficile de voir le dérisoire dans le drame, l'humour dans la méchanceté...

-Marc-
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le 24 oct. 2016

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-Marc-

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