On lui doit La féline, Angoisse ou Les griffes du passé, Jacques Tourneur était un réalisateur de films noirs de série B. Des films aux petits budgets comparés aux blockbusters de l'époque mais leur avantage était de bénéficier d'un contrôle moins grand de la part des studios et donc d'une plus grande liberté créatrice. Avec Nightcall, Tourneur signe un polar nerveux et intense mais qui perd en puissance dans sa conclusion.

La première partie du film est un vrai régal grâce à un montage habile et efficace qui met en parallèle l'enquêteur qui suit à la trace le personnage d'Aldo Ray et ce dernier qui essaie d'échapper à deux gangsters. Tourneur commence d'abord par entourer son héros de mystères. Nous ignorons tout de lui sauf peut-être une chose, il n'est pas tranquille. L'atmosphère a quelque chose de pesant. Nous sommes loin de l'ambiance paisible du Wyoming où une partie de l'action se déroule. Tourneur fait de la ville (New York) un danger permanent, avec sa foule, ses rues sales et sa nuit qui n'en finit pas. Personne n'arrive à dormir et c'est la nuit que tout se passe.

Dans Nightcall, on apprécie la carrure d'Aldo Ray, le sens du montage et du rythme de Tourneur qui nous donne les informations au compte goûte. Il joue avec nos nerfs. Et notre connaissance de la vérité des faits est toujours interrompue par une séquence pleine de rebondissements. C'est cet habile découpage qui nous tient en halène jusqu'au bout. La révélation de l'histoire apparaît au même moment où tous les protagonistes sont réunis pour régler leurs comptes.
busterlewis
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le 2 oct. 2012

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