No No Power Rangers
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Avouons qu'au premier abord, nous ne savions ni quoi penser, ni quoi attendre de ce lifting sur grand écran de la série télévisée culte des 90's, Power Rangers, monument télé improbable devenue, usée jusqu'à la moelle depuis à coups de spins-offs aussi risibles que dispensables.
Surtout que pour son premier passage derrière la caméra, Dean Israelite n'avait pas forcément marqué les esprits avec Projet Almanac, teen movie tâtant du bout de la pellicule l'un des sous genre SF les plus fantasmé - le voyage dans le temps -, mais s'avèrant in fine méchamment ennuyeux.
Mais en ces heures de reboots/sequels/remakes/prequels tellement foirés dans les grandes largeurs par une Hollywood la putain peu regardante et toujours plus avide de billets verts; nos coeurs de cinéphiles nostalgiques avaient tout de même une petite lueur d'espoir face à cet objet cinéphilique au potentiel énorme, pouvant décemment incarner une nouvelle franchise pétaradante et monstrueuse façon plaisir coupable à la Transformers.
Après une campagne promotionnelle plutôt habile, laissant présager une oeuvre au carrefour de Transformers justement, et de Chronicle (Max Landis est également au scénario ici), le surprenant Power Rangers version 2017 incarne un blockbuster hybride, férocement fun et généreux, respectant au pied de la lettre les codes du film de super-héros et du teen movie (sans forcément les renouveler), tout assumant tout du long son côté kitsch et ses nombreuses faiblesses.
Prenant son temps pour développer ses personnages - attachants et crédibles -, sans forcément les dispenser d'une pluie de clichés certes un poil dommageable mais inhérent au genre (et encore plus quand le film cherche à parler à plusieurs communautés, façon Rangers nouvelle génération), avant de balancer dans un dernier tiers volontairement foutraque, les super-héros colorés dans le feu de l'action; la péloche est un divertissement popcorn dans toute sa splendeur, et épouse évidemment toutes ses nombreuses tares, tout en tentant de raviver une certaine idée du blockbuster familial made in Amblin - les ados en avant.
Jouissif et ambitieux, léger scénaristiquement comme tout bon divertissement populaire qui se respecte, dynamique, référencé et énergique même si la mise en scène manque cruellement de peps (n'est pas Bay qui veut), jamais plombé par son fan-service - obligatoire -, porté par un casting au talent et au charisme inégal (RJ Cyler est excellent, et Naomi Scott est un atout charme évident), dominée par une Elizabeth Banks impériale dans la peau de la vilaine Rita Repulsa (elle s'éclate et cela se voit); Power Rangers n'est sans doute pas le moment de cinéma décomplexé ultime, mais il n'en est pas moins une péloche bien foutue, prenante et jamais ennuyeuse - malgré ces deux heures au compteur.
Loin du tâcheron indéfendable comme annoncé outre-Atlantique (le film dépasse de la tête et des épaules les pourtant sympathiques Ninja Turtles), ce premier opus - origin story qui appelle directement une suite -, est de ces plaisirs coupables efficaces, pétaradants et spectaculaires, à gentiment ranger entre deux Transformers.
Jonathan Chevrier
http://fuckingcinephiles.blogspot.fr/2017/03/critique-power-rangers.html
Créée
le 31 mars 2017
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