Putain, j'avais pas vu le "S"
Ce soir là, j'avais besoin d'un vidage de cerveau dans les règles. Alors, je choisis Prédator. Un bon vieux Schwarzi, ça devrait pas trop me mettre la cafetière en ébullition.
Et en fait, je réalise que vivre en ermite, coupé du monde des humains n'est pas toujours un bien fait. Je ne savais pas qu'il y avait un remake, et j'avais pas vu le « s » sur ce putain de titre. Donc point de Schwarzy ici. Non pas que j'ai eu un besoin particulier en muscle bodybuldé ce soir là, mais voir un visage familier aurait été un vrai plus.
En fait, on l'a notre visage familier. Ils ont numériquement collé la tête du Pianiste de Polanski sur le corps d'un gars tout musclé et tout sale. Enfin, je veux dire, c'est pas lui, c'est pas possible. En plus je regarde en VF et il a pas la même voix que dans l’œuvre de Polanski, c'est bien que c'est pas lui.
Donc, notre pianiste se retrouve dans une jungle de plantes vertes super mystérieuse en compagnie de la nénette qui joue avec Will Smith dans « Je suis une légende ». A leur place, j'aurais plus pris Michelle Rodriguez, je trouve qu'elle colle mieux en badass. Parce que cette petite nénette là n'est pas super crédible.
Bref nos 2 héros sont en compagnie d'un pseudo scientifique, d'un Chinois Asiatique, d'un prisonnier condamné à mort, d'un Russe alcoolique et d'un black tout noir qui ressemble vachement à Thomas Ngijol. Ils ne se connaissent pas et ne savent pas où ils sont ni pourquoi. Une sorte de Jungle Cube quoi.
Ce casting qui transpire plus le clicheton que l'originalité va passer son temps à fuir des prédator(s) en écarquillant les yeux en permanence. Comme il n'y a jamais rien de surprenant à l'écran, il faut qu'on y croit à travers les expressions des acteurs. Toutes les 10 minutes en moyenne, vous aurez droit à un écarquillement d’œil façon Ed Harris dans Abyss: http://tubulamarok.free.fr/oeil/oeil.abyss.jpg
Magnifique.
Et comme les scènes sont pas supers explicites, les protagonistes expliqueront toujours tout ce qu'on est en train de voir. Ce qui permet au spectateur d'aller pisser pendant le visionnage pour peu qu'il ait mis le son un peu fort. Un telle marque d'attention ça me troue le cul moi.
Pour des raisons sénaristiques Américaines et évidentes, c'est Thomas Ngijol qui va mourir en premier. Et, tandis que les violons montent en même temps que les tambours en faisant « t'zin t'zin t'zin », Michelle Rodriguez explique qu'elle a déjà vu les bêtes. Une révélation incroyable que les autres ne manqueront pas de saluer en écarquillant les yeux comme il se doit.
Petit à petit une aura mystérieuse s’épaissit autour du Japonnais Asiatique qui est vachement mystérieux et taciturne. A côté, le condamné à mort rêve de violer une femme pour passer le temps, propos qui justifient à eux seuls que son cas est irrécupérable et que le couloir de la mort à de beaux jours devant lui. Du coup, la troupe va décider de se servir de lui comme appât mais c'est à ce moment qu’apparaît :
Morpheus !!!
Hé ouais mon p'tit gars ! C'est pas d' la merde ce film, on a fait venir les héros de plein d'autres films.
Alors lui non plus il a pas la même voix que dans Matrix. Et autre problème pour notre troupe qui ne manquera pas une nouvelle fois d'écarquiller les yeux, ce qui plongera le spectateur dans un état de léthargie avancée, ce bon vieux Morpheus a les fils qui se touchent !
Il parle à un mec invisible, provocant un nouvel écarquillement général dans la troupe appuyé de regards transpirant la franche camaraderie des gens qui se connaissent depuis super longtemps.
Comme notre black de service est mort, ça va être le tour du Nord Coréen Asiatique. Mais contrairement au noir (qui est fainéant et parasite comme tout le monde sait) le Taiwanais a un savoir et une sagesse ancestrale qui attirent le respect le plus total aux spectateur Américain de base. Il va donc mourir en héros. Il trouve donc tout naturellement un katana (dans la jungle hein) et va buter un Prédator(s) à l'ancienne, façon Black Mamba contre O-Ren Ishii en vachement moins bien fait. C'est d'ailleurs à ce moment précis qu'on flirte avec le nanard sympathique, je vous jure que la scène vaut le coup d'oeil.
Dans tout ce fratras, le prisonnier qui a bien compris que violer c'est pas bien va mourir en héros. Le scientifique qu'on avait oublié va avouer qu'il est psychopathe (reconnaître sa maladie est le premier pas vers la guérison) et décide donc de tuer nos 2 survivants (ouais, les autres sont tous mort de façon absurde). Pourquoi ? Parce qu'il est méchant et qu'il sent en son for intérieur de malade mental qu'il peut s'entendre à merveille avec les Predator(s) (mais allo quoi, non?).
Et puis bon, là ça s'emballe, mais le Pianiste de Polansky et Michelle Rodriguez s'en sortent. Et une fin en pointillé nous laisse supposer qu'une suite est fort probable puisqu'aucune des questions intéressantes qu'on était en droit de se poser autour de la machination qui a opéré n'aura de réponse.
Je vous avoue que j'ai décroché petit à petit. C'en était trop. Le générique de fin m'a réveillé parce qu'il y avait de la bonne musique, mais sinon...
Donc que doit on retenir de ce film ?
-Que Thomas Ngijol est moins drôle au cinéma qu'à la télé.
-Que le Pianiste de Polansky n'est pas crédible en badass de la jungle.
-Que cette sous Michelle Rodriguez est moins jolie et moins charismatique que l'originale
-Qu'une jungle de plantes vertes, c'est joli.
-Et que les Viet-Namiens ont un grand savoir ancestral.
Bonne nuit.