A peine sorti de la salle, me prend l'envie d'écrire une critique sur ce film. Chose peu singulière vu que c'est ma première sur sens critique. Mais ce film là mérite qu'on prenne le temps d'écrire quelques lignes. D'ailleurs le mot critique me semble inapproprié, je parlerais plutôt déloge cinématographique.


Ce film est bouleversant en plusieurs points :



  • l'esthétique : il est très difficile pour un film sur des extraterrestres de ne pas devenir ridicule quand vient le moment d'exposer ces monstres venu d'un autre monde. Or ici, ces créatures ne tombent jamais dans la caricature. Leur découverte progressive se fait toujours en gardant une part de suggestion. On ne verra jamais la créature face caméra, scrutée dans ses moindres détails.Ces mêmes créatures sont aussi cohérente dans le sens où elles ne sont pas dotés de formes très complexes avec un aspect rebutant seulement dans le but de faire peur. Cette utilitarisme du corps extraterrestre n'est pas sans rappeler le monde de Lovecraft, et dont les tentacules rappellent une autre créature de son bestiaire (coïncidence ?). Mais aussi les effets spéciaux, la sobriété du vaisseau, les couleurs et les lumières choisis etc...


  • la réflexion métaphysique de la place de l'homme dans l'univers : les questions philosophiques abordés ne se perdent pas dans un amas d'image et de symbole faisant oublier le fil rouge du film. Je pense notamment à 2001 l'odyssée de l'espace, qui a oublié ce que c'était la notion de plaisir et de détente. Selon moi, ce film se perd dans un flou artistique, dû à l'absence de liens entre tout les différents éléments de réflexion, pis il est tout simplement BORING (mais on n'est pas là pour faire la critique de ce film donc passons).
    Ce film met aussi à mal l'anthropocentrisme avec la question de l'univers et son étendu infini.
    Ne croyez pas trouver des réponses à ces questions car on en ressort d'autant plus confus. Or cette confusion n'emmène pas vers un twist final incompréhensible, je dirais même que l'on est plutôt apaisé, il donne envie de réfléchir aux questions posées sans chichi, à la cool. En effet le fait de suivre un personnage de très près entraine une plus forte implication émotionnelle, notamment à la fin du film avec cette question : Et toi ? qu'aurait fais-tu si tu connaissais déjà la fin ?
    ll y a une question qui a pas mal attiré mon attention : le fait que savoir comment se passerait une rencontre avec des aliens, m'a toujours intrigué. Si il existe dans l'étendu de l'univers des espèces au développement considérable, pourquoi viendrait-elle nous rendre visite ? Après tout, qui sommes nous si ce n'est une espèce primitif se disputant sur le sens d'un vieux recueil d'histoires et de mythes vieux de deux mille ans, une goutte d'eau dans l'existence . Oui nous ne sommes pas le centre du monde, et cela fait parfois du bien de s'administrer une piqure de rappel.
    J'ai l'impression que ce film suit la lignée d'autres, notamment sur les nouvelles perspectives de réflexion qu'offre la science fiction dans la métaphysique : si nous étions face à une espèce inconnu, que ferait-on ? la détruire, de peur de l'inconnu ? la dominer pour absorber leur technologie ? ou la coopération ? Cela fait appel à nos peurs ancestrales de l'inconnu et à notre instinct primitif. D'ailleurs
    le film ne se voile pas la face de coté là puisque dézinguer les aliens est forcément l'unique réponse, forcément ...


  • La structure du film : est à l'image du concept du temps qui y est développé : non linéaire, fragmenté. Mais on retrouve le sens permis les différentes histoires qui se chevauchent, grâce à la symbiose d'un montage intelligent et le sens du détail.


    La fin du film m'a fait penser à l'éternel retour de Nietzsche dans l'idée que si nous connaissons le début et la fin de notre vie, avec ses joies et ses peines (en l'occurence le fait de connaitre le destin tragique de sa fille), es-ce que l'on tenterait de changer les choses ?



Après l'éloge de ce film, pourquoi ne pas avoir mis un dix parfait me direz vous ? Et bien ce film n'est pas exempt de défauts.


Beaucoup de questions se profilent sur l'existence des aliens. Pourquoi nous aide t-il ? Sommes nous prêt à connaitre notre destin ? Que se passera t-il dans trois milles ans ? Etc ...
Il est vrai que le traitement d'un tel sujet est très complexe, toute les questions précédemment posé en sont un indice révélateur.


Et puis moi, l'idée de voir les Américains toujours triompher des méchants m'hérissent le poil.


Bref, ce film réussit brillamment le mix entre une histoire de science fiction et un outil de réflexion métaphysique, tout en restant grand public.

Samza
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 11 déc. 2016

Critique lue 362 fois

2 j'aime

1 commentaire

Samza

Écrit par

Critique lue 362 fois

2
1

D'autres avis sur Premier Contact

Premier Contact
Velvetman
8

Le lexique du temps

Les nouveaux visages du cinéma Hollywoodien se mettent subitement à la science-fiction. Cela devient-il un passage obligé ou est-ce un environnement propice à la création, au développement des...

le 10 déc. 2016

260 j'aime

19

Premier Contact
Sergent_Pepper
8

Mission : indicible.

La science-fiction est avant tout affaire de promesse : c’est un élan vers l’ailleurs, vers l’au-delà de ce que les limites de notre connaissance actuelle nous impose. Lorsqu’un auteur s’empare du...

le 10 déc. 2016

195 j'aime

16

Premier Contact
trineor
5

Breaking news : t'es à court sur la drogue bleue de Lucy ? Apprends l'heptapode !

Bon, bon, bon. Faut que je réémerge d'une apnée boulot déraisonnable, rien que le temps d'un petit commentaire... parce que c'est que je l'ai attendu, celui-ci. Et fichtre, je suis tout déçu ...

le 7 déc. 2016

153 j'aime

61

Du même critique

Premier Contact
Samza
9

Tant de questions ...

A peine sorti de la salle, me prend l'envie d'écrire une critique sur ce film. Chose peu singulière vu que c'est ma première sur sens critique. Mais ce film là mérite qu'on prenne le temps d'écrire...

le 11 déc. 2016

2 j'aime

1

Gladiator II
Samza
3

Envie de manger des cailloux

D'un ennui abyssal. Heureusement que Denzel Washington sauve le film de la médiocrité.

il y a 3 jours