Le lexique du temps
Les nouveaux visages du cinéma Hollywoodien se mettent subitement à la science-fiction. Cela devient-il un passage obligé ou est-ce un environnement propice à la création, au développement des...
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le 10 déc. 2016
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Je viens de voir enfin The Arrival ( Premier contact en gôlois ). Hélas c'est une énorme déception.
Bon pour commencer le jeu des acteurs :
- Renner excellent ! ça lui va si bien de jouer un rôle en retrait, simple, réaliste d'homme lambda. Bien plus que de bras droit musclé !
- Amy Adams, j'ai vraiment un problème avec cette actrice. Je n'arrive pas à être convaincu par ses prestations. Dans aucuns de ses films je n'ai réussi à ressentir la moindre émotion. Son jeu est toujours tellement plat et dans ce rôle de la linguiste/interprète c'est encore la même histoire.
- Les autres acteurs ... et bien on ne s'en rappellera plus tellement les personnages secondaires sont sous traités et ne servent que d'éléments perturbateurs.
Ensuite la photographie. Et bien nous sommes chez Villeneuve alors forcément ça m'en a décroché la mâchoire. La vue sur les OVNI est splendide, le temps est à l'arrêt comme si le système antigravitationnel des aliens influençait leur environnement immédiat.
La BO ... bein c'est simple soit je ne m'en rappelle déjà plus au bout d'1h soit elle est inexistante hahaha , à si il y a du violon, beaucoup trop de violon, vous allez comprendre pourquoi.
L'histoire ( attention divulgachage ! ) :
12 vaisseaux aliens débarquent sur Terre à des endroits différents sans qu'on y trouve de logique à leur répartition. Ils ne semble pas agressif. Alors les pays concernés vont envoyer chacun leurs équipes afin d'étudier le phénomène.
Nous suivons nous Louise ( Amy Adams ) linguiste ayant déjà travaillé pour l'armée US et qui va, accompagnée de Ian ( Jeremy Renner ), matheux tenté d'établir une communication intelligible avec les nouveaux arrivants interstellaires. En effet les gonz ont voyagé sans doute des milliers d'années lumière ( on passe sur la probabilité de rencontre, voir Vinge, d'ailleurs bref ), à bord de vaisseaux hautement technologiste mais ils ne sont ni capables de comprendre notre langage ou de nous guider pour arriver à s'entendre. Non, ce sont nous humains, espèce inférieure, qui avons les clés pour réussir ce "premier contact" ! Déjà premier problème dans la narration, mais ce n'est pas le seul, hélas. Tout même un bon point, nous ne sommes clairement pas dans un film PAN-PAN-BOUM-BOUM, c'est pas Independance Day. L'approche est novatrice, par sa lenteur, son réalisme, son objectif qui est de communiquer. Je repense notamment à cette scène où Louise entre dans sa salle de conférence, il n'y que quelques étudiants qui demandent à voir les infos. Headshot sur Louise qui regarde les infos où l'ont apprend l'arrivée des visiteurs. Pas de grande scène d'apocalypse, d'entrée atmosphérique spectaculaire. Non, juste la voix du présentateur du journal télévisé. Oh que ça fait du bien de la subtilité ! Par contre dès ce début de film il y a un autre problème : les violons. Mon Dieu ce pathos insupportable !
Parce que oui Louise en fait à des "souvenirs" douloureux, ceux de sa fille morte adolescente d'une leucémie. Donc le réal use et abuse de ces "flashback" pour vous faire pleurer. C'est long, chiant et redondant. Surtout pour ceux qui sont les plus observateurs. C'est bon on a deviné dès le début qu'il y avait quelque chose de louche, merci !
Donc l'histoire suit sont court : Louise aidée ( mais pas vraiment, Ian ne sert pas à grand chose ) du matheux va rencontrer ces fameux aliens afin de décoder leur langage. Autre très bon point, et ce sera le dernier, le design des aliens que j'ai trouvé superbement bien trouvé. A la frontière d'un monstre lovecraftien, nous avons ici des hybrides gigantesques de pattes d'araignée et de poulpe. Ils restent derrière une sorte de vitre, devant laquelle se postent les humains après avoir passé un sas à gravité réduite, les arachnocéphalopodes à sept patounes ou plus communément appelés les heptapodes, apparaissent alors dans une espèce de brume très dense. Bravo au directeur artistique ayant trouvé cette idée ! Je n'en peu plus des humanoïdes !
Les heptapode parlent, mais restent inintelligibles pour les humains. Alors Louise va réussir à les faire écrire. Face à nos mots les heptapodes ont une écriture bien plus complexe, un symbole composée d'une myriade de sens que Louise va devoir interpréter pour réussir à construire leur langage.
Chaque nouvelle session de "discussion" est entre coupé de "flashback". Au depart le spectateur est amené à penser qu'il s'agit d'une difficulté a faire son deuil, puis d'un problème psy, et enfin d'une manipulation de la part des aliens. Entre temps, les gentils pays ( USA et alliés ) tentent de jouer la carte de la science, mais les méchants chinois, russes et soudanais eux ils ont très très peur. En plus pour parler avec les aliens ils se servent du majong et autres jeux comportant des notions de "gagner" "perdre" "conquérir", ce qui n'est pas très gentil ! les vilains se préparent à l'attaque des colons de l'espace.
Louise arrive à comprendre de plus en plus de mots, à les indexer, et à communiquer avec les heptapodes. Et apparemment les autres nations aussi. Arrive donc le moment fatidique, non parce que sinon on finirait par s'emmerder, où les poulpes cosmiques donnent enfin une indication sur le but de leur venue : " offrir arme". Suivant le pays ces mots sont interprétés de différentes façons. Agressive pour les méchants et les peureux militaires US, et pacifiste/scientifique pour les gentils intello que nous suivons. Branle bas de combat, les chinois vont attaqué, silence radio entre les nations etc.
Au final, car sinon ça va être long, Louise arrive à rejoindre à nouveaux les aliens, à recevoir leur cadeau qui n'est autre que leur langage ! un langage non-linéaire car ( hypothèse bancale de Sapir-Whorf ) il émane de leur esprit non-linéaire ! Louise acquière donc une pensée non linaire et la possibilité de voir le futur ( ta gueule c'est magique ). Roulement de tambour, 20 min de "flashback" au cas où que ceux du fond n'aurait pas suivit, violon qui chiale, "oh t'as vu la petite à reproduit un heptapode en pate à modeler" , tada : les flashback étaient en fait des flashforward !
Pourquoi avoir filer la magie de la pensée non linaire transcendantale à Louise ? Pour sauver, dans 3000 ans, les heptapodes, d'on ne sait pas du tout quoi non mais dis donc alors ... Et puis pourquoi seulement Louise ? car les aliens l'ont bien choisi elle, pas Ian ou la centaine d'autres scientifiques ayant bossé sur leur langue. Pourquoi plus tard Louise donne des cours d'héptapode ? Ian le comprend aussi mais n'est pas capable de transcender le temps ( puisque c'est Louise qui l'ui apprend que leur fille est condamnée ). Du coup quelle utilité de donner à une seule femme ce pouvoir magique si dans 3000 ans les visiteurs ont besoin de notre aide ? Ca ne fait aucun sens, ou alors il faut trouver nous même des explications tirer par les cheveux.
Ah ! et puis du coup, qui dit joujou avec la temporalité dit ... Oui bravo paradoxe temporel ! Louise arrive a joindre sur son numéro privé le méchant général chinois ( parce que celui ci lui a donné dans le futur ) et lui dit à l'oreille les dernières phrase de sa défunte femme ( qui lui a lui même chuchoté dans l'canal auditif dans cette même scène du futur ). J'vais pas vous faire un dessin, vous savez où est le paradoxe. Re roulement de tambour, re tada, tous méchants baissent les armes et les aliens s'en vont. Point. Final. Les violons arrêtent de pleurer.
Ah si et du coup Ian est le père de la gamine qui va mourir afin de contenter le désir de Louise et puis parce que de toute façon c'est leur "destain".
Bon voila, tout ça pour en arriver là ...
Une première partie qui sentait bon, bien réalisée malgré les scènes de chouinerie, puis arrive la partie suivante, incohérente, plate, mièvre et clownesque.
Les aliens ne servent que d'objet déclencheur. Remplacez les par je ne sais pas, un coma de Louise, une visite chez une cartomancienne et dites moi si cela aurait été bon. Non. Hors tout le propos du film tourne autour du choix final : faire ou pas cet enfant que l'on sait déjà condamné. En soit la question est intéressante, mais le paquet ne sert à rien et la forme de cette intrigue principale et ratée car niaise et pataude.
Autant dire que le film ne me pousse clairement pas à lire le livre, qui, il parait, possède une fin encore plus ratée.
Créée
le 1 juin 2021
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