Ce film est un peu l'opposé de "Mars Attack", film par ailleurs excellent et que j'adore !

Ne comptez pas sur moi pour vous en raconter l'histoire, elle est décrite par ailleurs et je n'ai pas envie de "divulgâcher l'intrigue" (comme disent nos amis canadiens) sauf si c'est utile pour en faire la critique.


Bref, ce film est une sorte de conte philosophique sur la complexité et la richesse de la communication et sur le temps qui passe, dont il faut se demander dans quel sens il passe ! Mais il se dégage aussi de ce film, peut être à cause de sa fausse lenteur, des décors réalistes et de son absence de manichéisme, une forme d'authenticité parfois troublante.


Les images sont belles, les acteurs excellents notamment l'actrice principale, Amy Adams, assez peu connue qui est remarquable d'authenticité dans un rôle où pourtant le texte ne sert guère de support.


L'ambiance est assez sombre au propre et au figuré. Le choix du réalisateur a été de nous donner des images qui paraissent généralement avoir été filmées avec deux diaphragmes d'ouverture en moins. Du coup, cela ne pose pas de problème lors d'une vision en salle, mais si vous regardez ce film chez vous et que les amis jouent aux cartes à côté, vous risquez de rater la moitié du film... Ce film, a un rythme assez lent, du moins apparemment car on découvrira au fil de l'intrigue que tout est utile, subtilement utile pour comprendre les finesses du scénario qui ne s'éclaircira vraiment que dans le dernier quart d'heure. La patience est de mise et il faut rester très attentif.. pas si facile !

J'avoue avoir vu ce film en salle lors de sa sortie, ne pas avoir compris grand chose et même m'être un peu ennuyé... Pour des amis non anglophones, j'ai écrit des sous-titres et donc j'ai dû revoir chaque scène entre 10 et 15 fois et du coup.. j'ai compris ! Cette subtilité a certainement nuit à la carrière commerciale du film et c'est vraiment dommage.


Donc sans "spoiler" outre mesure (comme on dit donc en français), le nœud du film - en dehors des aspects passionnants sur la communication - tient dans la linéarité ou pas du temps qui passe et du sens (ou des sens) dans lequel il s'écoule. C'est d'ailleurs un thème assez classique en anticipation (ici mieux adapté que science-fiction je trouve) mais il est traité avec beaucoup d'originalité à partir d'une nouvelle "Story of Your Life" de Ted Chiang, parue en 1998.

Si l'on excepte certaines facilités, comme le fait que les "méchants" sont russes et chinois comme d'habitude et que la fin s'étire un peu dans un romantisme certes émouvant et utile, le film est un beau sujet de réflexion, bien réalisé, bien joué. C'est surement un film qu'on oublie pas, sitôt l'écran éteint..


Peut-être toutefois que pour bien comprendre le début, il serait utile de commencer par la fin, mais c'est la nature même du "palindrome", n'est-ce pas ?


Kiamb
9
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le 10 nov. 2024

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