Pour son premier long métrage, Victoria Musiedlak réalise contre film de procès. Nora (Noée Abita), une jeune avocate de 26 ans qui a tout à apprendre de la vie, va se voir attribuer par son patron sa première affaire. Si Victoria Musiedlak parvient à montrer la douleur du métier d’avocat, l’isolement d’Arras qui m’a fait penser à Roubaix une lumière ou encore une partie du fonctionnement interne d’un commissariat en région, le film tombe trop souvent et bien souvent sans poésie dans les abysses d’une relation romantique et familiale qui dessert le film. La romance entre le commissaire (Anders Danielsen Lie) et Nora, comme la relation familiale entre Nora et sa mère, relèguent au second plan l’affaire d’homicide dont elle est chargée, et dont elle se délaissera en obtenant fièrement un vis de procédure. Présente au Luminor – que nous devons TOUS aider à ne pas fermer -, Victoria Musiedlka s’explique : « J’ai fait ce film pour défendre le métier d’avocats. Les juges sont du côté de la morale, les avocats sont du côté du droit ». A ces mots, je me suis rappeler la citation de Voltaire : « Mieux vaut cent coupables acquittés qu’un innocent en prison ». Pour Victoria Musiedlak, et certains avocats dont j’ai pu faire les frais, faire son boulot revient à sortir un coupable – reconnu par lui-même – de prison. Mais c’est peut-être cela, le métier d’avocat, qui semble-t-il, s’apprend dès la première affaire. Première affaire dessert le propos qu’il souhaite servir, avec un contre film de procès qui ne rend ni honneur aux avocats ni à la justice, et qui encourage les seconds à pousser les vices de la seconde.