J'ai vu les 3 films de Thomas Lilti. Ce sont des films d'une honnête qualité, un peu plan-plan peut-être. Le premier (Hippocrate) m'avait bien plu. J'avais moins aimé le deuxième. Celui-ci est sympa. Son atmosphère générale est sympa, comme est sympa la présentation du monde dans lequel il nous plonge. On a aussi tout de suite le sentiment d'un film utile, qui apporte des infos aux ados qui, à la fin du secondaire, ne savent pas trop quelle voie choisir et envisagent la PACES (1re année commune aux études de santé) sans trop savoir à quoi ça correspond concrètement.
Surtout, la description des hauts et bas de l'amitié qui naît et se développe entre Antoine (Vincent Lacoste) et Benjamin (William Lebghil) est intéressante à suivre et je l'ai trouvée assez habilement inscrite dans (et même tressée avec) celle de cette Première Année Commune aux Études de Santé.
Par contre, j'ai été un peu gêné par la brièveté du film. Une année universitaire passée à "bachoter" 7 jours sur 7 et 16 à 18 heures sur 24, avec quasi suppression des week-ends et des vacances de Noël et Pâques, ça doit être très très long et le film ne le fait pas assez sentir. Ainsi, les cours donnés par les profs sont presque tous passés à la trappe (c'est presque comme si les profs n'existaient pas, aucune description de leurs personnalités). Le film se focalise sur le travail soit personnel, soit en duo qu'Antoine et Benjamin font en dehors des cours. Probablement parce que c'est plus facile à filmer : on met en scène plus facilement deux ou une petite dizaine d'étudiants que tout un amphi.
Ce que j'ai trouvé irréaliste ?
1. Je doute qu'on rencontre beaucoup de parents capables de financer trois années de suite la première année de médecine de leur rejeton et s'ils le font, celui-ci doit s'obliger à un minimum de prévenance à leur égard... me semble-t-il.
2. Le décalage entre l'âge réel des deux acteurs (24 et 27 ans) et celui de leurs rôles (20-22 pour Antoine et 18-20 pour Benjamin) enlève sans doute un peu d'authenticité à l'histoire.
3. Les sautes d'humeur d'Antoine vis à vis de son pote (genre Je suis 215ème au partiel alors que je triple mon année et toi 123ème, du coup je te bats froid, parce que ta facilité me blesse et qu'en somme, tu profites davantage de notre association dans le travail que moi) paraissent ridicules et assez peu crédibles.
4. Le final, de type Bisounours, est invraisemblable
d'autant plus qu'en ne s'inscrivant pas en 2ème année de médecine, Benjamin n'est pas sûr du tout que la place, qu'il s'abstient de prendre, échoira à Antoine.
Bon, malgré ces quelques réserves, le film reste sympa. La bromance (ou amitié virile, sans ambiguïté) entre les deux étudiants fonctionne bien et le mérite, au delà du scénario et de la direction d'acteurs de Thomas Lilti, en revient bien sûr à Vincent Lacoste et William Lebghil. Le courant passe parfaitement entre eux. Ils sont tellement vrais dans leurs rôles qu'on croit en leur histoire et que, malgré le problème d'âge relevé plus haut, ils font véritablement vivre leurs personnages.
Conclusion. Critique utile de la PACES et ses absurdités, le film est un peu outré, assez invraisemblable dans son final, mais sympa dans l'ensemble et sans aucune baisse de rythme.