Une copine, Audrey Gordon, cinéaste, décide d’en accompagner une autre, Astrid Mezmorian, journaliste politique à France 2, pendant que celle-ci couvre la « première campagne » présidentielle du candidat Macron, suivant, étape par étape, cette fulgurante poussée de l’ombre à la pleine lumière et aux ors de la République.
Il ressort de cet accompagnement gigogne un petit film vif, sympathique, porté par l’euphorie de ce qui croît et éclôt, malgré la distance vigilante que la mandatée télévisuelle veille à maintenir vis-à-vis du candidat et de son équipe. Distance qui pourra d’ailleurs lui revenir en boomerang, et de manière pas forcément souhaitée...
En attendant ce revers, la jeune journaliste fait son travail, avec humour et grâce, cabotine un peu, demande si elle a été jolie à l’image, se pose des questions déontologiques avec son équipe, analyse avec son papa la gestuelle du futur président...
Le parti-pris du film - faire de l’amie l’héroïne, et non le petit homme qui s’agite au loin, que la foule acclame et qui se déplace avec une fleur de micros au-dessus de sa tête - est certes original, presque espiègle, permettant une approche constamment décentrée, à tous les sens du terme, de la course au pouvoir ; il montre le caractère trépidant d’une vie de journaliste politique, l’épuisement engendré...
La politique comme une pantomime, grisante et exténuante, qui entraînerait dans sa gesticulation tout ce qui gravite autour d’elle...? Sans doute...