Un bon divertissement, c'est comme le vélo....

Premium Rush, petit film anodin sorti discrètement en France et mettant en scène la valeur montante du cinéma US au même titre qu'un Ryan Gosling, j'ai nommé Joseph Gordon-Levitt, déjà bien mis en valeur cette année avec The Dark Knight Rises et Looper.

Bon, on ne va pas se mentir. Ça n'est pas un chef d'oeuvre, encore moins un film bourré d'intentions cinématographiques louables, c'est juste un bon divertissement. Point. Ça se ressent à l'écran et dans les lignes du scénario qui accumule les facilités et les clichés sur-mesure. Néanmoins, ça a le mérite d'être plutôt bien ficelé. Les courses en vélo s'enchaînent rapidement et on sent un film qui va à 100 à l'heure grâce à sa durée raisonnable d'une heure trente.

Premium Rush a le mérite de reconnaître son statut du film qu'on regarde et qu'on oublie presque aussitôt, c'est un de ces petits plaisirs éphémères coupables qu'on consomme avec ou sans remords. Et puis on a deux acteurs qui diversifient leur style d'interprétation, presque en cabotinant et ça, c'est génial : JGL qui peut passer du rôle exigeant d'Inception à celui du gars à l'égo bien perché et Michael Shannon qui passe de la subtilité complexe de son personnage dans Take Shelter à celui ultra-expressif de Premium Rush. Rien que ça vaut déjà le détour.

A la manière d'un Limitless, David Koepp se permet quelques effets stylistiques bien sentis: la vision vélo est sympa, et l'importance donnée à l'esthétique GPS permet de sentir l'influence de cet outil technologique devenu indispensable.

Au niveau scénaristique, l'histoire n'est qu'un prétexte pour des séquences de courses relativement bien foutus mais abusant de facilités parfois pénibles (JGL s'en sort toujours très bien face à la circulation et à la moitié de la police de la ville). Les courses poursuites prenantes s'enchaînent sur fond d'addiction au jeu, de dettes, d'immigration, de ripoux, d'amour et de triangle à trois. Le film se déroule sur quelques heures et il faut avouer que le montage laisse parfois à désirer. Démarrer le film par l'accident que va subir JLG, c'est pas très fin de même que le traitement façon 24H Chrono, pour rappeler la mission de ces coursiers : être à l'heure. Et puis les flashbacks sont assez déconcertant, un montage à l'ancienne aurait été plus requis.

De plus, Premium Rush se dote d'une morale qui plaira aux uns et agacera les autres: Choisis le boulot qu'il te plait du moment que tu t'éclates, ou concrètement sois le meilleur coursier au lieu d'être un brillant avocat. Non pas que ce message m'ait déplu mais il faut reconnaître que niveau subtilité, on repassera.

Néanmoins, malgré ces défauts, on rentre dans ce film avec vive allure, on ressent ces courses effrénées et oui parfois on s'agace devant l'incompétence des policiers, les facilités du scénario et les stéréotypes. On lui pardonnera cela car en nous proposant un film rythmé et à belle allure grâce à quelques effets visuels bien sentis, on ne s'ennuie jamais réellement.

Divertissant/dispensable (rayez la mention inutile).
Softon
6
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le 13 janv. 2013

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Kévin List

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