La plongée au sein du microcosme des livreurs à vélo New-Yorkais est dépaysante, cette petite confrérie de barjots a sa philosophie de vie et ses propres codes, ou plutôt son code de la route. De ce point de vue là l'immersion est réussie avec de bonnes trouvailles dans les détails comme l'anti-vol qui peut servir de masse d'armes si nécessaire ou l'anticipation des ouvertures des portières de taxis. Il suffit d'avoir pédaler un peu à Paris pour se rendre compte de la dangerosité de ce boulot de dingues.
Ce métier de coursier cycliste inconnu chez nous trouve son terrain de jeu parfait à New-York, une ville sans côtes à gravir et quadrillée de rues bien droites mais souvent embouteillées. Les courses-poursuites rythment assez bien le film avec des variantes de styles, version French connection sous le métro suspendu ou en freestyle BMX.
Là où le bât blesse c'est au niveau de l'intrigue un peu faiblarde qui tire parfois vers le pathos notamment avec le gamin chinois, ou vers le ridicule lors du flash mob. La rivalité entre le héros et l'autre coursier qui drague sa copine fonctionne bien, on dirait un mélange Poulidor/Armstrong qui arrive toujours deuxième en se dopant à mort.
Le flic ripoux tout droit sorti des 70's joue bien l'épouvantail du film, son collègue cycliste lui est plus dans le registre cartoon tel un Tom qui traquerait Jerry pendant tout l'épisode.