Faut dire ce qui est, ce film n'est pas vraiment une comédie. On serait plutôt dans le film d'aventure familial avec une touche sociale, version rêve de prolo et lutte des classes. En effet, l'obtention d'une Rolls transforme plus le regard que portent les gens sur ce brave ouvrier embouteilleur de Lefebvre que sur son mode de vie populo auquel il est fidèle tout du long. Il suffit de voir la réaction des snobs qui se mettent à s'habiller à la mode prolétarienne ou sur les paysans en colère qui pensent botter le cul au patronat.
Maintenant, faut pas croire que c'est un chef d’œuvre, on est bien dans la nullité filmique avec ses vagues gags amorphes, mais "Prends ta rolls" a un côté attachant, un peu vieille France disparue (heureusement pour la décoration d'intérieur d'ailleurs). Et puis on y trouve Hernandez, Genès et Castelli en guests, la chanson de fin déboite (Tout baigne dans l'huile, disponible chez Bide&Musique), Lefebvre a une réplique énigmatique qui me fascine ("T'as vu, les œufs sont cuits à l'envers...") et y'a un fantastique quiproquo sur la coco (ou comment des flics se lancent à la poursuite d'un trafic de coke après avoir goûté de la poudre de noix de coco).