J’avais découvert Alexandre Jollien sur le plateau de Quotidien il y a quelques années. Curieux de voir ce qu’un film écrit, réalisé et interprété par lui pouvait donner. Surtout qu’il est accompagné dans tous ces domaines par l’excellent Bernard Campan, les deux hommes sont amis dans la vie depuis longtemps. La bande-annonce ne donnait pourtant pas envie, on s’attend à quelque chose de terriblement pathos et dégoulinant de bons sentiments. Certes il y en a forcément un petit peu, tout à fait supportable. Mais c’est fait avec une extrême bienveillance, beaucoup de tendresse et surtout beaucoup d’humour. Le philosophe suisse (étonnant en tant qu’acteur) parle aussi de son enfance en institution, et du regard des autres, citant constamment les grands philosophes. Sur la forme le film fait plus téléfilm, mais sur le fond (même si le récit est ultra prévisible) on est là devant une belle ode à la différence et à l’amitié, tout en parlant joyeusement de la vie et de la mort. Une belle leçon de tolérance, d’acceptation de l’autre et de vivre ensemble. Le tout sans pathos excessif, sans voyeurisme, sans misérabilisme. Une belle petite surprise donc, qui fait sourire, rire et qui fait chaud au cœur. Un road-movie très sympathique, rafraichissant et attachant.