Julia et Richard sont sur un bateau, mais personne ne tombe à l'eau

Putain, y a tout. Bourré de clichés (le quadra richard, la jeune prostituée, la bonne copine, l’associé connard, le maître d’hôtel balai-dans-le-cul-mais-en-fait-pas-tant-que-ça, les nantis guindés et leur train de vie fastueux, les charretières qui vont choquer du bourgeois en mastiquant leur chewing-gum avec l’élégance des poissonnières de Ménilmontant, et même jusqu’à la rédemption à deux balles), totalement prévisible, même les rares moments de tension n’en sont pas réellement et les incidents sont réglés en trois secondes et demie.
Julia Roberts s’échine et fait pendant à un Richard Gere (qui porte bien son prénom, tiens) dont le nombre d’expression se mesure à environ 2 sur l’échelle de Keanu Reaves.
Et puis l’histoire, quoi, oh ben dis donc, la rencontre fortuite d’un magnat et d’une pute qui verra l’un retrouver goût aux choses simples de la vie, l’autre devenir une duchesse, version moderne de « cette salope de Cendrillon », comme si élégamment dit dans le film. Flamboyant d’originalité et de sens. Et on passe sur le fond sexiste d’un film où la femme se fait offrir des robes et payer pour jouer la potiche alors même que ça ne se justifie jamais – même si c’est un peu caricatural parce que l’inversion des valeurs, blabla. Ah, du comique de situation pipi caca boudin aussi, qui fait sourire gentiment au mieux, laisse de marbre au pire (0.5 sur l’échelle de Keanu Reaves.)

Ça vaut un 3 si on est gentil, tout ça. Et pourtant. C'est parfait pour débrancher le cerveau entre un Nietzsche et le potassage du dico des difficultés de la langue française, j'aime bien, c'est plaisant.

Et puis, soyons honnête : si Richard Gere me payait des smokings, ou même des robes, en me lâchant 3 000 dollz pour faire la cruchasse devant d’opulents octogénaires, ben moi aussi je serais heureux, ou heureuse, je ne sais même plus, et je le suivrais jusqu’à Islamabad, peut-être même avec supplément sexuel non tarifé.
mysticm0nkey
6
Écrit par

Créée

le 1 avr. 2013

Critique lue 1.6K fois

8 j'aime

3 commentaires

mysticm0nkey

Écrit par

Critique lue 1.6K fois

8
3

D'autres avis sur Pretty Woman

Pretty Woman
EvyNadler
8

Plutôt Robert que Julia

5,8 de moyenne. Sérieusement. Mes amis, vous pétez une durite. Non mais sincèrement. J'espère pour vous que vous restez sur un souvenir amer, de quelques années déjà, en VF, avec vos yeux...

le 28 mai 2016

53 j'aime

5

Pretty Woman
-Marc-
6

Cendrillon

Dans ce film, tout est cliché, tout est poncif. Le requin milliardaire s'amadoue et devient mécène de l'entreprise qu'il voulait démembrer. La pute au grand cœur tombe amoureuse de l'homme qu'elle...

le 6 févr. 2015

35 j'aime

5

Pretty Woman
Ugly
7

Un conte de fée à l'américaine

C'est un véritable conte de fée moderne dont les Américains ont le secret, une bluette de luxe, car si on y réfléchit bien, cette comédie romantique qui en profite pour caricaturer le snobisme coincé...

Par

le 24 janv. 2017

23 j'aime

17

Du même critique

Pretty Woman
mysticm0nkey
6

Julia et Richard sont sur un bateau, mais personne ne tombe à l'eau

Putain, y a tout. Bourré de clichés (le quadra richard, la jeune prostituée, la bonne copine, l’associé connard, le maître d’hôtel balai-dans-le-cul-mais-en-fait-pas-tant-que-ça, les nantis guindés...

le 1 avr. 2013

8 j'aime

3

My World 2.0
mysticm0nkey
3

Critique de My World 2.0 par mysticm0nkey

Insupportablement niais. Note réelle : 2. Bah ouais, curieusement, c'est nul, mais on n'atteint pas encore tout à fait le fond du gouffre. Je mets 3 car un gosse qui dégueule une galette trois...

le 18 janv. 2013

6 j'aime

2

Speak & Spell
mysticm0nkey
3

La ringardise fait disque

Salut les loulous ! Nous on s’appelle Depeche Mode et on vous présente la bande-son de notre été, passé en moule-bite jaune fluo, à faire cuire des merguez en nous lissant la moustache. A se...

le 24 mars 2013

4 j'aime

3