Critique de "Pretty Woman"

Résumé

Un scénario assez simple sans être idiot. Il y a quelques bonnes scènes et des dialogues bien écrits, mais le gros défaut du film réside dans sa romantisation du millionnaire et surtout sa vision problématique de la prostitution.

Détails (et spoilers)

Bien que certaines séquences puissent donner le sentiment que Pretty Woman est plutôt positif dans ses représentations des travailleuses du sexe, l’ensemble du film peut se résumer à une vision abolitionniste faisant de ce travail une situation qui ne peut se justifier que par l’extrême précarité. Dès lors, Vivian va progressivement évoluer au contact du milieu social bourgeois d’Edward, amenant un propos très problématique sur son statut, dans le sens où l’on voudra bien nous faire comprendre que Vivian mérite mieux que la prostitution.

De plus, et malgré quelques moments pertinents sur le comportement néfaste des bourgeois, Pretty Woman romantise la figure du riche entrepreneur via un Edward qui sera globalement d’une grande sympathie avec Vivian tout au long du film. On comprend bien que son emploi n’est pas le plus éthique qui soit, mais au lieu d’insister là-dessus on le réhabilitera par un achat d'entreprise qu’il effectuera et qui nous fera croire qu’il serait passé de véreux financier à vaillant charpentier de chantier naval.

C’est vraiment dommage car les quelques propos sur la bourgeoisie, la finance, et le mépris de classe sont parfois pertinents dans le film, mais une analyse globale de celui-ci ne peut que les voir comme des ornements relatifs, ou parfois comme un manière d’ajouter un peu d’humour et d’esprit dans un métrage finalement très conservateur et patriarcal.

4.5/10