Predator était mort de la main de Shane Black, ce gros imposteur mercenaire qui mettait en avant sa filiation avec le classique original pour mieux lui cracher au visage et le violer avec du gravier.
Mais il était déjà mal en point de toute façon, pour être ressorti humilié d'un second crossover avec un alien de sinistre mémoire.
Tout cela pour dire qu'avec Prey, il n'y avait rien à attendre et surtout plus grand chose à sauver. Surtout pour les anti fa Disney. Parce que Disney, maintenant, ils ne peuvent que faire systématiquement de la merde, ces saletés de capitalistes impérialistes.
C'est ce qui s'appelle vendre la peau l'ours avant de l'avoir tué. Ou un truc dans le genre.
Parce que même si ce Prey ne se hisse pas au niveau du sensationnel mano a mano de1986, ou encore de la moiteur de la jungle urbaine de Predator 2, il opère un retour aux sources des plus salvateurs, où la seule référence directe à son héritage passera par la reprise d'une punchline mythique.
Retour donc au schéma immémorial de la traque, dans un environnement et une temporalité qui s'y prêtent à merveille. Le temps des comanches, dont le mode de vie est déjà menacé par les colons, dont les grands espaces sont déjà souillés.
On n'attendait guère plus de Dan Trachtenberg, dont le 10 Cloverfield Lane s'inscrit aux antipodes de son nouvel effort. Sauf sur le terrain de l'avènement de son héroïne, incarnée par une Amber Midthunder habitée et conquérante, inscrite dans une épopée violente et personnelle, une soif de reconnaissance qui la fera provoquer l'affrontement avec l'alien belliqueux.
Et malgré l'influence plus qu'évidente de The Revenant, ou encore une référence au Monde Perdu, le temps d'une scène, on s'étonne de constater à quel point le film, et son réalisateur, semblent faire profil bas. Pour mieux nous immerger dans la culture des futures victimes. Pour mieux livrer une œuvre humble et énergique, tantôt survival, tantôt jeu de massacre décomplexé étonnamment sanglant au regard de la politique de son nouveau donneur d'ordres à grandes oreilles.
Un minimalisme qui tranche véritablement avec les suites les plus récentes, qui ne savaient tout simplement plus quoi raconter. Prey fait donc fi des délires de planète reculée, de chiens rasta et d'ADN tripatouillés, pour rappeler que la figure mythique du Predator est celle du chasseur en quête de challenge, la menace impitoyable qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être. A l'image de cette silhouette apparaissant dans le sang d'un grizzly.
Coup d'éclat haletant, Prey réussit l'impensable : ressusciter l'aura et le charisme de l'un des extra-terrestres les plus whaouu !!! de l'histoire du cinéma.
Et le fait que ce soit en plus sous l'égide de Disney n'en est pas le plus mince des plaisirs.
Behind_the_Mask, la mort est dans le Prey.