La vie d'adulte.
Fabrizio est un jeune homme représentant de la haute bourgeoisie Parmesane qui vient de rompre sa relation avec Clelia issue du même milieu que lui. Grandement influencé par son ami instituteur...
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le 30 avr. 2015
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Sorti en 1964 Prima della rivoluzione (Avant la révolution) est le 2ème film de Bernardo Bertolucci, juste après Les Recrues réalisé après avoir été assistant de Pasolini sur Accatone. On découvre ici certains thèmes qui seront plus tard omniprésents dans son œuvre.
Fabrizio (Francesco barilli) est un jeune homme brun issu de la bourgeoisie parmesane qui se pose des questions politiques (il est très librement inspiré du Fabrice de La Chartreuse de Parme de Stendhal). Il fréquente Cesare, un professeur qui l'initie à la théorie marxiste. Il décide de lui présenter son meilleur ami Agostino, un beau jeune homme blond au tempérament poétique qui aime faire des acrobaties sur son vélo et qui n'a pas peur de tomber, qui semble d'une autre classe sociale que la sienne. Une relation homosexuelle latente (autre thème important de l'œuvre de Bertolucci, notamment omniprésent dans 1900) est clairement montrée entre les deux jeunes hommes. Seulement Agostino va mourir noyé de manière tragique avant d'avoir pu rencontrer le professeur. Le jeune Fabrizio est dévasté. Fabrizio doit se marier à Clelia, une très belle jeune femme de son âge et de sa classe sociale, seulement il entretient une relation avec sa jeune tante Gina (Adriana Asti), créature sensuelle non conformiste, qui rejette les normes de la société et qui semble attirée par les hommes plus jeunes qu'elle, "parce qu'ils ne sont pas encore des hommes".
La première partie du film est intéressante et intrigante, mais la seconde, plus lente et conceptuelle, inspirée de Godard auquel il est clairement fait référence, m'a franchement ennuyé et j'ai failli abandonner à ce moment. La 3è partie du film revient à des choses plus tangibles et intéressantes. On voit dans ce 2è film qu'il y a déjà un vrai savoir-faire au niveau de la construction de l'image et de la mise en scène. De très belles scènes et de très beaux plans dont certains vraiment cultes, comme la scène à l'opéra durant une représentation du Macbeth de Verdi (le compositeur est déjà l'une des obsessions du réalisateur) à la fin du film, ou celle de l'homme qui parle de la destruction de la nature avec une vue aérienne sur les paroles de l'homme qui rappelle l'un ou plusieurs des segments de Rêves de Kurosawa ou encore le cinéma de Tarkovski. Le second thème obsessionnel du réalisateur : une relation "interdite" par la société, ici entre un neveu et sa tante. Dans La Luna, c'est entre une mère et son fils et dans Le Dernier Tango à Paris entre un homme et une jeune femme. Enfin, dernier thème cher à l'auteur, le marxisme/communisme qui aura une importance certaine notamment dans 1900. Ici, il est montré du point de vue d'un jeune homme qui le découvre, comme étant une belle idéologie, mais peut-être une utopie. Cependant, par la scène de l'opéra d'abord, activité bourgeoise par excellence, puis son mariage à la fin, il montre qu'il renonce au communisme pour choisir la vie bourgeoise. Le communisme ne sera qu'un rêve de jeunesse, avant la révolution, avant une révolution qui n'aura pas lieu. En revanche, cette révolution, Bertolucci essaie de la faire avec son cinéma, et il y parvient en partie dans ce film. En partie seulement.
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Créée
le 26 févr. 2024
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