Là où Primal est sympathique, c’est qu’il a compris qu’on attendait une petite série B sans prétention, avec de l’horreur mais surtout du rythme. Aussi, après une courte introduction (après 10 minutes, on entre déjà dans une grotte), le film va jouer sur une certaine attente : le vecteur de contamination. En effet, avec la bande annonce, on était vaguement au courant d’un film de contaminé ou de possédé, mais nous n’avions aucune explication. Aussi, le film fait arriver à chacun un évènement bizarre (une fille s’évanouit dans une grotte, un gars se fait piquer par des insectes, un couple prend un bain dans un lagon et sort couvert de sangsues, un gars se fait mordre par un lapin muté (les dents du bestiau rappellent beaucoup une autre bonne série B : Isolation)), semant le doute dans l’esprit du spectateur qui ne sait plus de qui la menace va venir. Il tranche bientôt, et à ce moment là, le film devient une sorte de Démons (la saga Lamberto Bava culte) en pleine forêt, avec un rythme pêchu et du gore qui tâche. Ca charcle pas mal, et on découvre bientôt que les « contaminés » ont un but (déjà, ils utilisent l’unique mode de contamination qu’on connaît), et que ce dernier n’est pas étranger aux grottes. Bon, on ne spoilera pas plus, mais l’efficacité des effets spéciaux (la plupart numériques) se révèle payante et rend le film largement divertissant en dynamisant les mouvements des monstres et en cadrant correctement l’action. Toutefois, le dernier acte donne le sentiment de repomper Aliens sans Newt, et on ne croira pas vraiment à l’explication globale du phénomène, un peu Lovecraftien sur les bords. Reste toutefois une truculence horrorifique concoctée pour le plaisir du consommateur, sans prétention, et qui engloutit son heure et demie sans sans trop ennuyer son spectateur. Un boulot honnête pas très original en somme, malgré certains effets tape-à-l’œil (je pense au générique agaçant).