Le film s'ouvre, plan avec caméra porté, noir et blanc granuleux, montage rapide nous présentant un mieux, ici un centre de recherche scientifique faisant des études surs des primates, aucun doute on est bien chez Wiseman.
Chez Wiseman, il y a toujours un portrait complexe et nuancé d'une institution, on pourrait surement parler de dialectique mais je n'en suis pas encore sur car ce portrait passe par une confrontation. Bref...
Des scientifiques observent, comme des voyeurs, des singes dans une cages, leurs questions et analyses tournent autour de la reproduction de ces singes. Très vite s'installe une tension, entre notre condition de spectateur et la leur, quelle position adopté quand nous regardons des scientifiques qui eux même regarde des animaux? Par ailleurs, Wiseman ne serait-il pas lui même un scientifique qui étudierai les institutions de son pays? Car cette observation se déroule pendant toute la première partie du film, ainsi, durant toute une partie nous suivons les observations des scientifiques, et ainsi, nous voyons de voyeurs regardant des singes. Nous regardons donc des voyeurs par le prisme d'un analyste qui se trouve être Wiseman.
En effet, il serait absurde de penser que Wiseman est un observateur objectif, il a ses biais, et le fait même de regarder que par une caméra et d'utiliser le montage renvoi à une subjectivité. Ainsi il nous faut donc nous pencher sur ce que le réalisateur à tiré de ses observations, tous comme les scientifiques.
Comme je l'ai dit le film s'ouvre sur une série de plan, ces plans nous présents une série de portrait qu'on devine être de grands scientifiques. Se posant dès l'introduction comme pour justifier ce que nous allons pouvoir observer par la suite, il nous permette aussi de nous questionner sur la limite morale de la science. C'est bien ce qui intéresse Wiseman, car nous allons vite assister à une série de test, repoussant à chaque fois les limites de l'amoralité sous prétexte de faire progresser la science, c'est le tourniqué pour le singe, les viols ou autres observations discutables comme la photo des singes en train de faire l'amour.
Le processus du film consiste en la dés-humanisation, ou dés-animalisation, du moins en l'abstraction de toute sensibilité virtuel du primate. Ainsi, le montage opère des cut opposant l'opération que subit un animal à une machine qui se règle. Cette abstraction rend les humains insensibles à toute souffrance animal, donc quand l'un d'entre eux meurent, la concentration du scientifique se concentre sur la possibilité de récupérer le cerveau de l'animal mort pour pouvoir l'observer et en tirer des analyses. Tout ce processus amène à une discussion finale ou les scientifiques discute de l'utilité des opération provoquant des souffrances chez l'animal, ainsi après avoir assisté froidement à la douleur et à de la torture pendant 1h30 de film ascétique, nous voila confronter à la conclusion que ces-mêmes expériences peuvent s'avérer inutile.
Enfin, ce film s'avère être très moderne dans son sujet et l'analyse qui en est fait, et c'est bien là la force de Wiseman, ces films gardent toujours une valeur qui les rends actualisables par connotation. N'avons-nous pas parler des violences policières comme dans Law and Order ou du racisme dans les lycées comme dans High Scool.
Ainsi, la comédie humaine de Wiseman reste universelle, et il est urgent de se plonger dans sa filmographie qui s'avère d'être toujours de grande ressource.