A force de regarder des films du genre de la Fantasy, je me suis mis - encore heureux - à constater que tous les films sans exceptions (même les plus pourris) se donnent la peine de proposer des choses intéressantes. Néanmoins, la façon d'amener ces éléments au potentiel réel mais également un soupçon de subjectivité font que généralement, ça ne passe pas. C'est le cas des nombreux films auxquels j'ai attribué une note en dessous de la moyenne et par définition, c'est le cas du film d'aujourd'hui : Prince Vaillant. Un film de Fantasy Arthurienne adapté de la bande dessinée éponyme (paraît-il qu'avant lui, dans les années 50, un film avait déjà été réalisé, film que je n'ai pas visualisé) aux volontés et aux idées honorables mais qui se casse la figure selon moi pour quelques éléments que je ne peux laisser passer.


Ainsi, alors que le royaume de Arthur est en paix, un royaume de vikings s'empare de l'épée Excalibur afin d'asseoir son autorité et sa puissance. Les chevaliers se doivent d'aller la récupérer, parmi eux, un écuyer du nom de Vaillant.
Pas davantage de spoil.


Une fois n'est pas coutume, dans la Fantasy Arthurienne, il n'y a pas grand chose qui se révèle extraordinairement originale, le genre et l'histoire ayant été observés sous toutes les coutures. Voilà donc qu'on nous propose une histoire que l'on pourrait qualifier des plus basiques : un écuyer qui se retrouve associé à une quête chevaleresque et qui désire, par cette prise de responsabilité, faire ses preuves. Soit, originalité liée à l'histoire repassera. Néanmoins, ce film parvient à se détacher du lot par sa sympathique association de film en prise de vue réelle et ses séquences à la manière d'une bande dessinée, excellent hommage à l’œuvre de base : la bande dessinée éponyme. Si certains n'apprécieront pas ce mélange, force est de constater qu'il est audacieux.
Voici ce que l'on peut dire de ce qui "pimente" l'histoire. A présent, les éléments qui fâchent.
Ce film n'a absolument aucun sens, dans le sens (belle répétition) où il introduit des éléments juste pour dire de les introduire. Le cas le plus flagrant demeure la première scène avec la dépouille de Merlin et le vol du grimoire qui était enterré avec lui : à quoi ça sert ? Qu'est-ce que ça amène ? Pourquoi ? Des séquences aux finalités encore inconnues qui ont le seul mérite d'allonger la vie du film. Film, il faut le mentionner, assez décousu dans l'enchainement des scènes et des lieux. On passe littéralement d'une scène à l'autre sans vraiment comprendre quel chemin nous avons emprunté pour y arriver. De cette façon, on a vraiment l'impression qu'il manque des minutes de film, il doit manquer des scènes, c'est obligé ! L'enchainement est donc vraiment à la ramasse et si on ne s'accroche pas dès le début - qui l'annonce très bien, ce désordre probablement involontaire - on est perdu, c'est terminé ! Et ce problème, qui demeure celui majeur, joue énormément sur l'appréciation que l'on peut avoir car il donne le ton et le rythme du divertissement. C'est réellement dommage d'avoir foiré cela car de ce fait, le film devient indigeste au possible.


Pourtant, ce film possède un casting tout bonnement incroyable, comprenant entre autre David Warwick (que l'on pouvait voir à l'affiche de Willow) ou encore Ron Perlman (King Rising entre autre). Même le réalisateur se permet d'enfiler l'armure du chevalier Gauvain pour un jeu pas mal du tout. Car dans l'ensemble, les acteurs ne jouent pas si mal que ça. On pourra peut-être mettre en avant le fait que le film se veut plutôt drôle et donc, propose quelques (voire même plusieurs) situations propices à la rigolade, ou aux sourires. Même si dans l'ensemble, ces séquences à tonalité humoristique sont vite évincées par le côté brouillon du montage. Côté des personnages, on a également du bon avec, peut-être, certaines figures aux traits extraordinairement grossis, tombant presque dans le cliché total. On regrettera un petit nombre de surjeu parmi le rang des antagonistes, notamment du côté de la fée Morgane mais aussi des volontés de ne pas jouer du tout dès lors que le personnage porte l'étiquette du rôle secondaire, voire tertiaire (également dans les rangs des antagonistes, majoritairement). On peut aussi souligner le profond désintérêt que possèdent les personnages principaux vis-à-vis de certains autres protagonistes, ce qui se ressent dans plus d'un scène et qui apporte une touche de "nanardesque".


Pour ce qui est des effets spéciaux... C'est du moyen : ce n'est pas répugnant mais c'est loin d'être admirable ; les passages - comme précisé dès l'introduction - en prise de vue réelle et bande dessinée sont plutôt fluides et apportent une originalité certaine au film. Les costumes, pour en parler quelque part, s'ils avaient un visuel plutôt attrayant dans les années 90, et encore, c'est des hypothèses, le côté un peu kitsch se fait ressentir pour des spectateurs "modernes", où l'on se rend bien compte que les armures ne sont pas en acier ou en fer, mais bien en plastique ou autre matériau assez flexible. Néanmoins, ils gardent un certain charme qui participe à la nostalgie que l'on a des vieux films de chevaliers.


Pour les combats, on nous propose des séquences qui ont l'air dynamiques. Ont l'air car le fait d'avoir un cadrage et un montage aux fraises rend le visionnage et le plaisir des escarmouches presque impossibles.


Pour ce qui est des décors et des paysages, on demeure sur du basique.


La musique est un des points plutôt positif du film. Elle n'est pas extraordinaire mais elle fait à la perfection son boulot et propose quelques pistes entrainantes.


Prince Vaillant est donc un énième film de Fantasy Arthurienne qui désire montrer une nouvelle facette de la grande légende du roi Arthur mais qui se plante de manière magistrale sur le plan technique qui entache réellement notre plaisir de visionner ce film. Malgré de bonnes idées, un casting quasi royal et des musiques agréables, le montage et le cadrage plombent entièrement ce film. Je suis prêt à le recommander, avec une ribambelle d'avertissement car même au niveau de l'histoire, de l'intrigue, nous avons des points manquant cruellement d'explication ou de logique. Une fois de plus, un film qui possédait toutes les cartes en main mais qui n'a su proposer un résultat plaisant.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
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le 20 janv. 2020

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