"Printemps, été, automne, hiver… et printemps" de Kim Ki-Duk est probablement le plus beau film du cinéma coréen actuel, est probablement le plus remarquable. Il se distingue grâce à sa simplicité hallucinante et son dépouillement, son thème religieux et son calme tendu.
Le film se déroule entièrement dans les environs d'un temple situé en plein milieu d'un paisible lac situé lui même en plein milieu d'une paisible foret montagnarde. Y vivent un moine bouddhiste et un jeune enfant que nous allons suivre pendant les faces les plus importantes de sa vie, chacune se passant dans une saison différente. Au printemps durant son enfance, il torture un poison, une grenouille et un serpent en leur accrochant un caillou de sorte à ce qu'ils ne puissent plus bouger, cette cruauté déclenche un enchainement d'événements tragiques qui vont l'influencer, la perte de la virginité, la mort, la confrontation avec le monde extérieur au fil des saisons et des années.
En réalité le film n'est qu'une boucle sans fin, on suit le personnage principal de son enfance à l'âge mûr ou il recueille un nouveau né qui lui ressemble, loin de la civilisation, rien n'évolue dans le décors à part lui, tout est paisible, beau, poétique à part lui, comme si il n'était pas fait pour ça, souriant devant deux serpent qui copulent, annonçant la perte de son innocence lorsque se pointe une jeune fille de son âge qui va changer sa vie en bien comme en mal.
Belle médiation sur la vie et la religion, le film navigue entre la notion de bouddhiste de karma et son symbolisme sobre ou passent les enseignements des concepts du bouddhisme, mais la précision formelle en fait un film envoutant, même pour moi, ignorant à peu près tout de cette religion, de sa culture et son contexte. Mais ceux qui doutent de la signification religieuse du film peuvent se réconforter en pensant que Kim Ki-Duk est un réalisateur chrétien.