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Printemps, été, automne, hiver... et printemps par batman1985

Kim-Ki-duk est à mon sens capable du meilleur comme du moins bon. Surfant sur la même façon de faire un cinéma depuis un certain temps, en abordant généralement le même type de thème et malheureusement, souvent traité de manière équivoque, le cinéaste coréen s'était largement essoufflé, à mon sens, avec Samaria en 2004. Entretemps, il s'était toutefois essayé à un autre type de cinéma, bien plus spirituel (oui encore plus de ce qu'il faisait) et nettement moins voyeuriste.
Premièrement, il est impossible de ne pas parler de la plastique du film. Kim Ki-duk est également peintre. Et ça se ressent énormément dans Printemps, été, automne, hiver... et printemps. On a droit à des plans de paysages qui sont vraiment magnifiques. Honnêtement, il y a des images réellement sublimes, on voit rarement de si beaux plans au cinéma. Dans l'ensemble, on assiste de toute façon à une excellente mise en scène de la part du cinéaste coréen. Malheureusement, il retombe de temps en temps dans ses travers. Il y a un côté pervers, voyeuriste qui se retrouve une fois de plus dans cette oeuvre. On peut évidemment faire allusion au moment où les deux enfants font souffrir les animaux, par simple jeu. La nature humaine est cruelle, Kim Ki-duk ne manque pas de le souligner. Mais même dans la démonstration de la cruauté, on peut y insérer des limites.
Le metteur en scène rend ici hommage à la culture boudhiste. Lui-même membre de cette religion (il était d'abord athée puis chrétien avant d'adhérer au culte de Boudha), il semble vouloir démontrer que la foi possède encore des vertus que la science en général ne peut atteindre. Ainsi, on semble vouloir guérir mentalement une femme. Peu importe ces pêchés, le moine l'aidera. Pareil pour le jeune enfant qui, après un long apprentissage et étant devenu grand, part dans la vie moderne avec cette même femme dont il est éperdûment tombé amoureux. Un amour qui le poussera au crime, lorsqu'il apprendra plus tard qu'elle voit un autre homme. Une critique à ses yeux d'une société coréenne qui relègue toujours la femme au second plan, qui démontré d'un certain égoïsme de l'homme par rapport à la femme. Un traitement qui n'est pas neuf chez le metteur en scène coréen.
Le cycle des saisons accompagne le cycle de la vie de cet homme. Comme le montre si bien de toute façon le résumé du synopsis. Le moine passer de l'élève au maître et lui aussi, il viendra à inculquer ses connaissances à un autre enfant, déposé devant chez lui.
Une fois encore Ki-Duk nous sert une oeuvre silencieuse. La musique, excellente de bout en bout, nous envoûte et nous emmène quelque peu dans un voyage initiatique à la culture boudhiste, au milieu de merveilleux décors. On nous entraîne dans un monde où le temps semble s'être arrêté. Où cette notion même du temps ne semble pas avoir d'importance pour le moine.
Au niveau des acteurs, on signalera que Ki-duk s'essaie pour la première fois devant l'écran. Il joue le moine devenu adulte. On peut dire que ce n'est pas totalement réussi. Il n'est pas le plus marquant. Il est bien loin de la prestation du vieux moine.
Au final, le plus gros défaut reste bel et bien cette tendance voyeuriste que Kim Ki-duk ne parvient finalement pas à se défaire totalement. Pour le reste, on se retrouve bel et bien devant une oeuvre réussie et magnifique. Gageons qu'il puisse continuer sur cette voie.
batman1985
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le 6 mai 2011

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