Kim Ki-Duk est un grand esthète doublé d'un directeur d'acteurs hors du commun. Il n'hésite pas à envoyer des coups de poings dans la gueule du spectateur ou le traîner dans des abîmes de tristesse infinie...
Arrive en 2003 son dernier chef d'œuvre.
J'y vais avec un ami fan, et je découvre un cinéaste bouddhiste, qui, emporté par son sujet, ne remet rien en question, et signe une œuvre contemplative et néfaste à l'homme.
Avant d'en venir au côté néfaste, je vais quand même souligner les qualités indéniables du film...
Tout le monde est d'accord pour dire que le choix du lieu, hautement original et insolite fait le film. Que la photo délimite bien le rythme des saisons et des années, et qu'une poignée de scènes ( notamment les flics qui aident le jeune moine à repeindre sa punition sur le bois de la maison flottante ) relève de la magie.
Mais au delà de ça, le film contient tellement de démonstrations abjectes de l'éducation que je ne peux que m'élever contre ce genre de pratiques !
Par exemple, au début, le vieux moine surprend son disciple à accrocher des petits animaux à des pierres. Il n'intervient pas, le laisse faire, et quand le drame survient ( une grenouille meurt ) il s'énerve et attache l'enfant à un gros rocher pour lui montrer ce que c'est que la vie... Non mais quelle connerie ! Salopard de bouddhiste ! C'est comme si je devais tabasser ma fille si je la vois faire du mal à un chat alors que je n'ai pas pris la peine de lui apprendre à le caresser !!
Françoise Dolto se retourne dans sa tombe ! Le vieux aurait dû se sortir les doigts du cul et intervenir ! Montrer à l'enfant qu'il existe un moyen d'être doux et prévenant... Et seulement si l'enfant persiste à vouloir faire le mal, trouver une punition adéquate.
Après on peut parler philosophie et bouddhisme : un de leur précepte est que l'homme nait naturellement bon, et que si par la suite il devient mauvais c'est que la société l'a corrompu... Eh bien amis bouddhistes apprenez que c'est faux ! Le bien et le mal ne sont pas des données qui existent dans l'espace, et c'est l'homme qui les trace. Par voie de conséquence, c'est à l'homme qu'il appartient d'apprendre à l'homme comment bien se comporter envers l'environnement et la société.
Mais le vieux con de bouddhiste du film il continue à élever son disciple n'importe comment, et quand vient l' "Eté" une jeune femme va venir perturber la quéquette du jeune homme.
Le vieux : " Si tu succombes au sexe, tu deviendras prisonnier de tes pulsions et un serial killer ! "
Bah merde alors, si c'était un temps soit peu vrai, on ne serait jamais sorti du moyen-âge ! Si pour chaque ado sur terre qui succombe au sexe on a un tueur en puissance, je vous raconte pas l'état de Paris un samedi soir !
Mais le film vient donner raison au vieux schnock de connard de bouddhiste, car en effet le jeune disciple frustré quitte la maison pour aller baiser, et revient tout penaud à l'Automne parce qu'il a tué quelqu'un ! Incroyable ! Mais moi je dis, si ce fils de pute de vieux bouddhiste avait lu Fitzhugh Dodson au lieu de rester comme un connard embourbé de préceptes stupides dans sa maison flottante à la con, il aurait su élever l'enfant dans l'harmonie, lui donner de bonnes bases de rapports sociaux et ne surtout pas diaboliser le sexe, enculé !
Bref, après une peine de prison, le jeune moine revient dans la maison flottante pour l' "Hiver". Le vieux moine est mort, c'est pas trop tôt, et on voit le jeune moine devenu vieux, seul dans la neige, contempler sa vie de misère et accueillir un pauvre bébé qui, si un jour Kim Ki-Duk sort un " Printemps, Eté, Automne, Hiver... Et Printemps 2 " vivra sans doute la même mésaventure, puisque le moine n'a rien appris de valable de toute sa vie.
Car comme le réalisateur joue lui-même le rôle du jeune moine quand il a 50 ans, et qu'on le voit plus ou moins en paix avec lui même et ce lieu où il a vécu toute sa vie un véritable enfer, je ne peux m'empêcher de croire qu'il donne finalement raison au vieux connard de bouddhiste grabataire qui aurait bien mérité de se faire exterminer par les communistes il y a fort longtemps.