Employés et maris
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Printemps précoce est marqué par une certaine tristesse et mélancolie, sans la touche habituelle de légèreté et d’humour qui parsème ses films même quand le sujet est grave.
Ici, Ozu s’intéresse au monde du travail . Il nous dépeint la condition difficile et terne d’une nouvelle classe de salariés japonais travaillant dans les bureaux. La question de l’argent et de l’ennui est récurrente dans les conversations.
Je craignais que mon fils ait cette existence là. Je ne voulais pas qu’il devienne un employé. Que voulez-vous ? Il porte le costume et une mallette. Chaque matin, il va à son bureau. Tel père, tel fils, comme on dit.
C'est l'un des derniers films d'Ozu sur ce milieu des employés de bureau qu'il a exploré dès ses premiers films.
Je n'avais plus écrit d'histoire d'employé de bureau depuis longtemps, et je voulais montrer la vie d'un homme qui fait ce travail - son bonheur d'obtenir sa licence et de devenir enfin un membre à part entière de la société, ses espoirs quant à son futur, qui peu à peu s'effondrent, le fait qu'il comprenne qu'il n'a rien accompli, malgré les années passées à travailler. En montrant sa vie sur une certaine période de temps, je voulais faire ressortir ce que l'on pourrait nommer le pathos d'une telle vie. C'est le plus long de mes films d'après-guerre, mais j'ai tenté d'éviter tout élément dramatique et de ne recueillir que des moments communs de la vie de tous les jours. J'espérais qu'en procédant ainsi les spectateurs ressentiraient la tristesse d'une vie semblable" (Ozu)
Ozu s’intéresse aussi aux relations de couple qui se défont et à l’adultère. Shoji et son épouse Masako sont mariés depuis plusieurs années, ils ont perdu leur fils unique et depuis ce temps, ils s’éloignent l’un de l’autre. Shoji noue une relation avec une jeune collègue vive et joyeuse. Mais la relation s’avère vite être une impasse et la pression sociale pèse de tout son poids sur eux.
Les personnages principaux et secondaires traînent leur mal-être, et les hommes trouvent souvent le réconfort dans le saké. J’ai eu plus de mal à accrocher à ce film qu’aux précédents. Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages. Il reste la beauté formelle propre à Ozu et reconnaissable entre mille, mais ça n’a pas suffit à me captiver. Il manque à ce film une « âme ».
Nous nous sommes vivants, mais pas heureux.
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Créée
le 7 févr. 2024
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